L’illettrisme au coeur du débat
Dans le cadre de la semaine de l’illettrisme, le Pôle Emploi de Lisieux avait organisé une table ronde sur ce thème vendredi dernier. Parmi les participants, plusieurs représentants d’entreprises locales venus témoigner, et le député Sébastien Leclerc.
Il a tout d’abord été rappelé qu’illettrisme n’est pas analphabétisme. L’illettrisme concerne 2,5 millions de Français qui ont été scolarisés, sans pour autant cependant acquérir les savoirs de base (lecture, écriture et calcul) ou que cette maîtrise a été per- due. Outre les conséquences dans la vie personnelle, l’illettrisme impacte également au niveau professionnel ; 1 illettré sur 2 travaille et parmi eux 53 % ont plus de 45 ans et 50 % sont en zone rurale.
Un chiffre notable sur le secteur lexovien : 1/3 des demandeurs d’emploi est en dessous du niveau 5 ( niveau CAP). Lutter contre l’illettrisme, c’est tout d’abord faciliter le retour à l’emploi, l’accès aux formations, et permettre aux salariés non seulement de travailler dans de bonnes conditions mais également de pouvoir évoluer.
Les représentants d’entreprises ont pu témoigner des difficultés générées par l’illettrisme dans le cadre de l’activité profes- sionnelle ; l’un notant particulièrement que son « métier était très manuel jusqu’à présent, mais devient de plus en plus numérisé ; un des employés a des problèmes ne serait-ce que pour envoyer un e-mail » . Et tous font le même constat : « il n’est pas facile d’aborder le sujet avec les personnes concernées » . Certaines sont dans le déni ; d’autres utilisent des stratégies d’évitement pour cacher leur illettrisme, comme par exemple : « je n’ai pas mes lunettes, je vous ramène le document rempli demain… » . Tous sont également d’accord pour dire que les entreprises ont besoin d’outils pour détecter l’illettrisme, et d’outils pédagogiques pour en parler.
Des formations sont néanmoins déjà en place, comme les dispositifs CLEA ou PFB qui permettent l’acquisition d’un socle de connaissances.