Un habitant d’Ecaquelon meurt noyé dans une citerne
« C’était quelqu’un de joyeux. Il ne méritait pas ça. » Les membres de l’association L’Épi, de Bouquetot, sont bouleversés par le décès tragique d’un des leurs, Emmanuel Orion, mort noyé après être tombé dans une citerne, en allant livrer du gaz.
Une triste nouvelle est venue plonger dans le désarroi les bénévoles de l’association l’Épi, de Bouquetot : leur vice-président, Emmanuel Oriou, est décédé tragiquement jeudi 14 septembre.
Les faits se sont déroulés à Bertrimont, près de Tôtes en Seine-Maritime. Emmanuel Oriou, employé de la société Mazet-Mercier, dont le siège est basé à Limay (Yvelines), livrait du gaz chez l’un de ses clients quand il a chuté dans une citerne enterrée et profonde de trois mètres. Le client absent au moment des faits, vers 11 h 30, retrouvera vers 16 h le corps sans vie du livreur, noyé dans cette cuve de récupération d’eau de pluie. Aucune faute professionnelle n’a été imputée au malheureux livreur. Seule la dangerosité de cette cuve semble être la cause de cette tragédie. Une enquête sur ce point a été confiée à la brigade de gendarmerie de Tôtes, en charge de déterminer les causes précises de ce tragique accident.
Emmanuel Oriou laisse derrière lui, une femme Christiane, et deux fils, Mathias et Clément, tous adhérents de l’association de l’Épi.
Précis, droit et réfléchi
Au sein de l’Épi, association connue pour son engagement à valoriser l’agriculture d’antan à travers la présentation de vieilles mécaniques, de vieux tracteurs et des savoirs faires anciens, Emmanuel Oriou, apportait entre autres, depuis dix ans, son savoirfaire en matière de brassage de pommes à l’ancienne, technique qu’il tenait de son père. Le bon cidre le passionnait mais aussi le travail du bois. Emmanuel Oriou avait par exemple fabriqué des toilettes sèches mobiles en bois pour l’association.
Le président de l’Épi, André Terrier, fait un parallèle entre l’homme qu’était Emmanuel et le travail du bois. « Pour travailler le bois il faut être précis, droit et réfléchi, ce qu’était Emmanuel. » Puis le président continue, ému par ce malheur « Emmanuel apportait sa voix pour faire évoluer une idée, mais aussi nous conduire à mener une réflexion, c’était quelqu’un de simple, avec un côté pragmatique et efficace », poursuit avec émotion André Terrier.
Jean-Yves Granval, second vice-président de l’association, rend également hommage à « un homme droit, de confiance, mais qui pouvait aussi faire le pitre ». Ainsi JeanYves raconte : « Je me souviens du jour ou Emmanuel était parti à toute vitesse à travers la campagne, sur son tracteur « le Labourier » perdant dans l’élan, le pot d’échappement de son engin, on avait bien rigolé ! »
À l’image de l’homme regretté qui tenait parole, et en accord avec les membres de sa famille, l’association l’EPI a assuré sa prestation à la foire à la bourrette à Bourg-Achard le week-end dernier. Par contre la Saint-Patate qu’ils devaient organiser samedi 23 septembre la fête n’aura pas lieu. Un spectacle humoristique était prévu autour d’un grand repas mais la famille des bénévoles n’aurait pas eu le coeur à rire au hangar de l’Épi, ce samedi soir.