Coupes budgétaires : la Défense se rebiffe
La réduction drastique des dépenses publiques d’ici fin 2017 passe mal du côté de la Défense, ponctionnée de 850 millions d’euros, après cinq ans d’opérations militaires liées à la lutte antiterroriste. A la veille du défilé militaire du 14 juillet, ça fait désordre ! Tout juste reconduit pour un an dans ses fonctions de chef d’état-major des armées, malgré la limite d’âge (61 ans), le général Pierre de Villiers brandit la menace de sa démission, si le gouvernement ne renonce pas à réduire le budget militaire. Lors d’une réunion de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, le 12 juillet, il laisse éclater sa colère, « jurant qu’il relate Les Echos. Mais pourquoi donc une telle mutinerie ? Une semaine plus tôt, le Premier ministre donnait la priorité aux économies budgétaires afin de faire baisser, d’ici la fin de l’année, le déficit public de la France sous les 3 % imposés par Bruxelles. Edouard Philippe annonçait notamment le report de certaines mesures promises par Emmanuel Macron, comme l’allègement des charges patronales, la réforme de l’ISF, la baisse de l’impôt des sociétés et l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des Français. Peu après, le président de la République rectifiait le tir en réitérant son souhait de mettre en oeuvre dès 2018 la première tranche d’exonération de la taxe d’habitation et la réforme de l’ISF. Appuyé dans la foulée par le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, se disant « persuadé une impression de flou, voire de couacs à répétition au sein du gouvernement, malgré les dénégations d’Edouard Philippe soufflant sur Public Sénat qu’il « n’y a eu D’ici la fin de l’année, le tempo sera donc marqué par une coupe budgétaire de 4,5 milliards. Selon la formule consacrée, les ministères sont appelés à réduire leur « train de vie », qui peut en cacher un autre, celui des services publics. D’autant que le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, annonce déjà 20 milliards d’économies pour 2018 avec cette fois, des réformes structurelles en matière d’aide à l’emploi, de logement, etc. « Toutes les En attendant, le ministère de l’Intérieur doit se passer de 526 millions d’€. Ce qui inquiète les syndicats policiers, à l’image d’Alliance dont le secrétaire général, Jean-Claude Delage remarque : « Même si on doit mieux
Aux affaires étrangères, délestées de 282 M€, c’est l’aide publique au développement qui paie la moitié de l’addition. « Aider les populations les réagissent 26 ONG. La Justice voie de clochardisation », selon l’Union syndicale des magistrats, se passera de 160 M€. Mais c’est à la Défense que la note est la plus salée avec 850 M€ d’économies à réaliser. « Les économies réclamées pour Bauer dans Les Echos. D’où la vive réaction du chef d’état-major des armées, sévèrement recadré par Emmanuel Macron lors de la traditionnelle soirée au ministère de la Défense à la veille du 14 juillet, le rappelant au « sens du devoir et de la réserve ». Le président de la République a toutefois réaffirmé son engagement d’augmenter le budget de la Défense pour atteindre 2 % du PIB en 2025 et les deux hommes ont paradé ensemble sur les Champs Elysées pour la fête nationale. Peu après le défilé, le Premier ministre a confirmé : « Quand une consigne est donnée, elle est tenue ». La grande muette devrait donc ravaler ses critiques et s’exécuter. A moins que les parlementaires montent au créneau, comme le député LREM du Morbihan, Gwendal Rouillard qui tonne sur BFM Business : « De deux choses