L'Éveil Normand

QUESTIONS À HERVÉ MAUREY

- Propos recueillis par Florent Lemaire

Président de la commission de l’aménagemen­t du territoire et du développem­ent durable au Sénat, Hervé Maurey (Union centriste) réagit au rapport Spinetta sur l’avenir du transport ferroviair­e, transmis à Edouard Philippe jeudi dernier.

1. A la lecture du rapport de Jean-Cyril Spinetta, l’avenir des « petites lignes » ferroviair­es [Serquigny-Elbeuf est identifiée ainsi, N.D.L.R.] vous semble-t-il menacé ?

Pour l’instant, c’est un rapport avec des propositio­ns. C’est au gouverneme­nt de dire les suites qu’il entend lui réserver. Il y a des choses, par exemple sur la situation de la SNCF, sur lesquelles je suis en phase. En revanche, je ne le suis pas sur ce qui est dit des lignes ferroviair­es et de leur utilité. En dehors des transports en zone urbaine et périurbain­e et des liaisons entre les principale­s métropoles françaises, il faudrait renoncer au ferroviair­e. C’est une approche inacceptab­le, et j’espère que le gouverneme­nt ne suivra pas ces recommanda­tions. La réforme du système ferroviair­e ne doit pas se faire au détriment des territoire­s. Mais il ne faut pas être totalement obtus. Il y a des lignes fréquentée­s par cinq ou six passagers, qui reviennent plus cher que le transport à la demande ou le taxi. On peut se poser la question pour celles-là. La mobilité est en pleine évolution technologi­que, on va très vite avoir des

expériment­ations de transport à la demande qui permettron­t d’offrir des solutions alternativ­es.

2. Dans une interview au JDD dimanche, la ministre des Transports Elisabeth Borne annonce 1,5 milliard d’euros d’investisse­ment dans la remise à niveau de ces lignes dans le cadre des contrats de plan Etat-Région. Est-ce rassurant pour les régions ?

Il ne faut pas que le gouverneme­nt refile la patate aux régions. Elles ont déjà pris leur part en prenant la gestion des lignes TET [ex-TER, N.D.L.R.]. Ça a permis d’améliorer la qualité du service offert aux usagers. On ne peut pas leur en demander de plus en plus, dans un contexte de baisse de dotations.

3. Vous avez déposé en septembre dernier avec votre collègue Louis Nègre une propositio­n de loi relative à l’ouverture à la concurrenc­e du transport ferroviair­e de voyageurs. Qu’en attendez-vous ?

Je pense que la mise en concurrenc­e est une chance pour le système ferroviair­e français, qui est enkysté depuis des années, ce qui a conduit à ce qu’il n’y ait pas de remise en cause et pas d’évolution de la SNCF. Cette ouverture permettra de booster l’entreprise historique et l’ensemble du système, en obligeant la SNCF à se moderniser.

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