L'Éveil Normand

Violence en récidive : du sursis révoqué pour un Bernayen

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Tribunal correction­nel d’Evreux. Ce n’est pas

faute de l’avoir prévenu depuis son adolescenc­e où il s’est fait connaître pour des violences avec arme et des dégradatio­ns. En 2016, il était mis en sursis et mise à l’épreuve mais le juge qui suit la réinsertio­n d’Antoine B. (19 ans) se montre déçu et souhaite voir révoquer une part de sursis. Ce sera fait à l’issue de ce jugement.

D’incroyable­s crises violentes

Le jeune homme de Bernay s’est séparé de son amie mais leur enfant commun n’avait que six mois lorsque, le 3 août 2017, elle vint se plaindre à la gendarmeri­e et raconter la dernière scène de violence provoquée, vraisembla­blement, par une vague histoire de stupéfiant­s. Antoine s’était précipité sur le frère de sa compagne qui tenait le bébé dans ses bras pour le protéger de son père biologique excité.

L’oncle était parvenu à s’enfermer avec lui, dans la salle de bains, en ayant repoussé son beau-frère à deux reprises. Il y eut une porte vitrée cassée, les menaces « Si tu touches à mon gamin, t’es mort ! » alors que, couteau de cuisine en main, Antoine tentait de frapper. Puis, il s’en prit à sa compagne à qui, les doigts dans la bouche, il aurait, dit-elle, fait « comme s’il voulait m’arracher la gorge ».

Enfin, le couteau étant planté dans une porte, il aurait frappé l’arrière de la tête de l’enfant, tandis qu’il visait son beau-frère qui, à son tour, aurait tenté une strangulat­ion.

Le 24 août, dans la rue, la jeune femme se trouva seule aux prises avec le même ex-compagnon, ce dernier la traitant de « grosse p… » devant témoin. Poussée puis tomée, elle reçut un coup à la tête et quelques coups de pied dans le dos avant l’apparition d’un témoin qui provoqua l’arrêt de la violence. A la suite de cette scène, la victime avait déclaré : « Il n’a pas de problème d’alcool mais beaucoup de cannabis ».

Une addiction peu compatible

La présidente reprend, dans le dossier, ce qu’avait déclaré le jeune homme à cette époque :

« Elle l’avait mérité ! Je lui avais dit qu’un jour, elle prendrait une branlée ! Qu’il ne fallait pas que je la croise dans Bernay ». « Vous êtes Dieu ? Vous faites la loi ! », s’insurge la présidente devant l’impassible prévenu.

La victime vient dire qu’il ne l’a plus importunée depuis cette fin d’août. Elle n’est pas partie civile mais son frère demande 400 € et il les obtiendra au jugement.

Difficile de suivre ses raisonneme­nts, constate le procureur, rappelant au prévenu qu’il devra assumer les conséquenc­es de toutes ces violences. Eric Neveu indique qu’un juge (d’applicatio­n des peines) a préconisé des soins psychiatri­ques depuis longtemps et que l’addiction au cannabis est peu compatible ave l’état du jeune homme. « L’enfant a pris une gifle sans conséquenc­e mais s’il s’était agi d’un couteau ? », s’inquiète le magistrat. Et tout cela pendant un sursis probatoire…

En requérant une nouvelle peine de prison ferme augmentée d’une révocation de sursis, le procureur avertit Antoine que sa prochaine comparutio­n sera « immédiate » avec un mandat de dépôt en prison tout aussi rapide.

Le tribunal suivra l’intégralit­é du réquisitoi­re : huit mois de prison dont la moitié avec sursis (et trois ans de mise à l’épreuve) plus révocation de trois mois de sursis (du 24 février 2016) soit sept mois d’emprisonne­ment ferme.

Les obligation­s sont de travailler, se soigner, indemniser et s’interdire tout contact avec la victime.

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