Il est encore temps, mais il faut agir vite
Présenté le vendredi 9 février, par Serge Lesur, retraité de météo France, à la médiathèque de Serquigny, le film « Heulà, ça chauffe » dressait un tableau du changement climatique et de ses effets en Normandie.
Au nombre de ces derniers, on pouvait relever les périodes de sécheresse plus longues et plus fortes, des hivers moins rigoureux. Des modifications qui vont influer sur l’agriculture en réduisant l’abondance de l’herbe. Les fruits, la pomme par exemple, seront aussi impactés par les floraisons précoces et les gelées. Que faire ? « De la prévention (mettre en place de nouvelles variétés, implanter de nouvelles espèces) et agir en urgence », dit Serge Lesur.
Le réchauffement n’est pas homogène. En Normandie, il se situe en 2,5 et 3 degrés. « Il aura un effet sur le trait de nos côtes par la montée de la mer : Etretat et le Mont Saint-Michel, ces hauts lieux du tourisme normand, seront touchés ». Et « la hausse des marées inversera le gradient hydraulique », ajoute-t-il. C’est-à-dire que l’eau de mer se déversera dans les rivières et les sources souterraines et non le contraire. Ce qui pose le problème de l’eau potable qui sera disponible.
Notre environnement va changer : les arbres et les animaux que nous connaissons vont changer. « C’est le cas du chêne et du hêtre qui vont disparaître, des insectes venus du sud qui viendront s’installer dans le nord pour retrouver des conditions similaires à celles qu’ils connaissent aujourd’hui, et nous avons déjà observé l’arrivée de mantes religieuses », signale le météorologue.
Face à ces dangers induits par nos besoins énergétiques, nous pouvons « consommer moins, mieux, et renforcer la production d’énergies renouvelables (les ENR) » conseille Benoît Laignel du Giec dans le film.