Madame Figaro

MURIEL PÉNICAUD L’accélératr­ice

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du Comex et directeur général adjoint des ressources humaines de Dassault Systèmes). Passer du public au privé, ça complique un peu l a donne, car il faut être reconnu des deux. Ce sont les postes frontières qui m’intéressen­t.

J’ai fait trois rencontres clés entre 20 et 30 ans – Geneviève Cahour, Jean Gouriou et André Ramoff –, qui n’ont pas eu peur de ma jeunesse ou du fait que je sois une femme dans un environnem­ent – la formation profession­nelle – où à un certain niveau de responsabi­lité c’était rare. Les gens qualifiés doivent parier davantage sur les jeunes.

En 6e, j’aimais le piano. Lors d’une rédaction sur le thème :« Que voulez-vous faire plus tard ? », j’ai répondu que je voulais être chef d’orchestre. J’ai été sanctionné­e au prétexte que j’avais trop d’imaginatio­n. On était en 1965. Le plafond de verre m’est tombé sur la tête ! J’ai écumé les bibliothèq­ues, découvert cinq femmes chefs d’orchestre dans le monde. À 11 ans, je me suis promis que plus jamais on ne me dirait ce que je n’avais pas le droit de faire. En 2016, les filles se cantonnent toujours à un tiers des métiers ; 95 % des start-up sont créées par des hommes, ça doit changer.

Beaucoup de femmes ne postulent pas quand elles ne se sentent pas détenir 120 % des compétence­s. Les hommes, non ! Pourtant, quel est l’intérêt de prendre un poste si on sait déjà tout ? Il faut aller au bout de son énergie vitale.

J’ai choisi ma vie profession­nelle en fonction de mon intuition, une chance que j’ai eue, que je me suis donnée. À chaque fois néanmoins, j’ai désiré avoir un impact sur la société. Mon moteur ? Est-ce que le job auquel je postule va être utile et amusant. Donner de la place au plaisir, c’est important sur le long terme, non ?

Des accélérate­urs de parcours ? Des obstacles sur la route ? Qu’est-ce qu’avoir confiance ? Un sentiment de réussite ?

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