Madame Figaro

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QUI A PU METTRE AU MONDE UNE TELLE CRÉATURE DOTÉE DE CETTE CHEVELURE DE LATINE, flambée à l a cachaça, de ces yeux bleu lagon et de cette cambrure aussi majestueus­e que les chutes d’Iguazú ? Qui a pu façonner cette longue silhouette, 1,77 m, charnue et pulpeuse, ce visage volontaire que Frida Kahlo aurait pu dessiner, avec de grands sourcils et une bouche volcanique, rouge comme lave en fusion ? Qui ? sinon le Brésil, terre de feu, de brassage, de passage et d’excès. Isabeli Fontana est issu de ce mélange explosif, de Curitiba exactement, capitale de l’État de Paraná, dans le sud du pays, où elle est née le 4 juillet 1983. Des origines brésilienn­es mais également italiennes, qui lui donnent ce visage de madone mélancoliq­ue, façon Sophia Loren dans « Une journée particuliè­re ». Rien ne prédisposa­it pourtant cette gamine hyperactiv­e et sportive, qui passait son temps sur son skateboard, à devenir une célèbre top-modèle, onzième dans le classement Forbes des mannequins les mieux payées au monde. « Je n’y avais jamais pensé, se souvient- elle, je voulais être vétérinair­e. J’aimais les animaux, le grand air, la nature, la vie simple. J’étais un garçon manqué. Je ne cessais pas de bouger, de tomber, de me faire des bleus sur les jambes, de me casser des dents. Je crois que j’étais un vrai problème pour mes parents, au demeurant très compréhens­ifs… Ma mère est psy. » Cette vie de tomboy s’achève en 1996 alors que l’agence de mannequins Elite organise un concours dans la ville de Curitiba. Isabeli s’y présente, se fait remarquer et part pour São Paulo faire ses premières photos. En bus. Six heures de route. Elle a 13 ans. « Ce shooting pour un magazine pour enfants m’a rapporté 150 réals, soit à peu près 40 euros. Une fortune, pour moi à l’époque. Je ne savais pas que l’on pouvait gagner autant d’argent en si peu de temps. » À l ’ âge de 14 ans, Isabeli quitte l e Brésil pour Rome, où elle continue de faire des photos tout en allant à l’école. « Je n’avais pas vraiment d’idée sur la mode. J’aimais me déguiser avec les vêtements de ma mère ou en fabriquer pour mes amis. De ce monde- là, je ne connaissai­s que le nom de Claudia Schiffer. »

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