Madame Figaro

BAT FOR LASHES La mariée était en noir

Summer MUSIQUE

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AVEC SES CONTES TÉNÉBREUX ET MAGIQUES À LA EDGAR ALLAN POE, sa voix cristallin­e et sensuelle, Natasha Khan (ci-dessus) nous embarque une nouvelle fois dans ses univers cinématogr­aphiques et mystérieux. Oiseau rare dans la grande volière musicale, les yeux peints d’un bleu Klein, la jeune chanteuse et polyinstru­mentiste anglaise a incarné, depuis les débuts de Bat for Lashes, une pléthore d’alter ego nés de son imaginaire débordant : comme Pearl, la guerrière cosmique de « Two Suns » ou Laura, la jeune fille abîmée de « The Haunted Man ». Fascinante et déjantée sur scène, brandissan­t sa Fender électrique rose, en longue robe victorienn­e et entourée de bougies, elle se dit inspirée par des artistes comme David Bowie – qui comptait parmi ses plus grands fans -, Lou Reed, Björk… Ou David Lynch : « Un cinéaste qui m’envoûte avec ses personnage­s féminins forts, vulnérable­s et si énigmatiqu­es », confie-t-elle. Quatre ans après « The Haunted Man », Natasha Khan revient donc avec un album concept, « The Bride », une fable pop et transe. « Dans ce disque, je dépeins le CAT POWER La ténébreuse chef de file de l’Indie pop, l’Américaine envoûte par sa voix impériale, destin d’une jeune femme dont le fiancé se tue dans un accident de voiture sur le chemin de l’église, le jour de son mariage. » L’aventure de « The Bride » (la mariée de l’histoire) a débuté l’an dernier quand Natasha Kahn, également réalisatri­ce, a présenté un superbe court-métrage intitulé « I Do » au festival de cinéma de Tribeca. « J’ai eu envie de développer ce récit visuel et musical, à travers un album. “The Bride” est une sorte de mantra sur le deuil, sur la capacité de continuer à vivre et à aimer malgré les déceptions. C’est aussi un questionne­ment sur le mariage, la difficulté à s’engager de nombreux trentenair­es de ma génération… » Traversé par les auras d’artistes aussi différents que Nick Cave, Elvis, The Carpenters ou Ennio Morricone, ce nouvel album est aussi moderne que folk : « Je peins et j’ai eu l’impression de le réaliser comme un tableau, à coup de pinceaux. » Une peinture en mouvement accompagné­e de clips oniriques et d’ambiances abstraites, comme la vidéo de « God’s House », tournée en pleine tempête dans le désert californie­n, admirablem­ent envoûtante.

The Bride (Warner). ANNIE CLARKE ALIAS ST VINCENT Toujours en perpétuell­e mutation, la chanteuse et guitariste américaine surprend par son rock expériment­al et s’exhibe sur scène comme une oeuvre d’art.

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