Madame Figaro

SOPHIE DELAFONTAI­NE L’innovation dans la peau

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et à innover. Comment faire passer un sac du simple objet fonctionne­l à l’accessoire de mode ? À l’époque, chez nous, le choix se limitait au noir ou au marron en hiver, au beige ou au marine en été. Je voulais de nouvelles formes et couleurs. Mes premiers croquis étaient affreux…

Un moment décisif ? L’ouverture de notre boutique à SoHo en 2006. Un espace en brique très new-yorkais. Mon frère Jean Cassegrain (NDLR : le DG de la marque) et moi avons imaginé la femme Longchamp. J’ai dessiné une première collection de vêtements pour faire vivre les sacs… En dix ans, j’ai construit un vestiaire pour une femme active, confiante en elle. Pas d’effet de look incroyable, je propose des vêtements et des souliers dans lesquels on se sent si bien que l’on oublie qu’on les porte.

Le pitch de votre poste ? Raconter une histoire à chaque saison. Donner une cohérence et une identité forte à nos collection­s ; les suivre de fond en comble. Une autre casquette consiste à penser notre marque sur le long terme : avec mon frère, je suis très impliquée dans les nouveaux ateliers en Vendée, les chantiers des boutiques. Nous venons d’ouvrir en Inde.

Des résultats à donner présenteme­nt ? Six sites de production en France, 3 000 employés dans le monde, 1 500 points de vente, 566 millions de C.A. Depuis 2007, la maison Longchamp est labellisée Entreprise du patrimoine vivant. Nous avons créé trois ateliers-écoles .

Votre prochain défi ? La créativité ! Si aucune femme n’a besoin d’un énième sac noir, toutes apprécient l’innovation alliée à la qualité.

Longchamp est partenaire du prix « Madame Figaro - Business With Attitude »… J’ai beaucoup d’admiration pour les femmes qui créent leur entreprise. Dans ce monde d’économie globalisée, de grands groupes, c’est très courageux et toujours un peu plus compliqué pour une femme.

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