Madame Figaro

Décryptage : mômes, sweet mômes...

ON LES CROYAIT ENVOLÉS, ET VOILÀ QU’ILS RÉINTÈGREN­T LE NID. LE RETOUR DES GRANDS ENFANTS, UN GRAND BONHEUR POUR LES PARENTS ? ÇA SE DISCUTE.

- PAR VALÉRIE DE SAINT-PIERRE

AUTREFOIS, QUAND LES ENFANTS DES GRANDES VILLES PARTAIENT, ils partaient. Soit pour étudier loin sans espoir de retour durable avant la vie active, soit pour habiter avec un(e) chéri(e), soit, rêvons un peu, parce qu’ils avaient trouvé un boulot à 23 ans, après des études menées tambour battant. De nos jours, certes plus incertains et nettement moins florissant­s pour les jeunes diplômés, ce n’est plus du tout la même chanson. Les jeunes partent certes, parfois très tôt, pour une université anglaise, une année de césure humanitair­e, plusieurs mois à Singapour ou plus simplement un campus d’école de commerce ou d’ingénieur. Mais ils reviennent… Parce qu’ils ont fini leurs trois ans à Exeter. Parce qu’ils sont entre deux masters. Parce qu’ils ont décroché un long stage dans la belle ville qui les a vus naître. Parce qu’ils ont le coeur brisé (et ne découchero­nt donc plus tous les soirs…). Ce ne sont pas les bonnes raisons qui manquent. Ils pensent souvent, en outre, nous faire super plaisir, ces chers petits ! Ils croient nous redonner généreusem­ent, une dernière fois, ce rôle de mère nourricièr­e qui nous épanouissa­it tant. Ils cherchent noblement à réinsuffle­r de la vie dans notre triste appartemen­t désert. Voire à sauver le pauvre petit dernier de l’effroi d’être livré seul à notre compagnie ! Sur le papier, rien de tout cela n’est tout à fait faux. Dans les faits, on constate vite que ce n’est pas tout à fait vrai non plus…

MAMAN 5 ÉTOILES ?

Finalement, notre rôle de mère nourricièr­e ne nous manque pas tant que ça. Après un ajustement difficile – on a continué à acheter pendant quelques mois des côtes de boeuf de 10 kilos et des packs de compote par 24 –, on s’est très bien faite à la fin des corvées d’approvisio­nnement. Dans notre frigo, désormais, rien que ce qu’on aime : des yaourts de brebis, du kale en sachet pour le jus vert, de la poutargue et plein de vin blanc. On pourrait croire que le jeune qui a géré seul sa life pendant quelques années garde ses bonnes habitudes à son retour. Eh bien, non ! Par une sorte de fatalité mystérieus­e, il remet illico les pieds dans ses chaussons, là où il les avait laissés deux ans auparavant. Râle vaguement s’il n’y a pas son smoothie à la mangue préféré. Pille les réserves de chips à la truffe nuitamment. Et bien sûr, flanque la poêle de ses oeufs brouillés dans l’évier. Ainsi que son linge sale par

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