La grâce de Jones
Port altier de danseuse classique, coiffure menaçante de gorgone, elle chante une soul électro-futuriste avec une intensité sidérante… et livre un premier album dont le single « Hoops » a déjà fait le tour du monde : sur son compte Instagram suivi par 6,3 millions de followers, Sam Smith l’a qualifiée de « F**king beautiful ». Beauté majestueuse, sourire rare, Jones est une âme de toujours dans un corps de jeune femme. De ses mélopées tantôt douces et dansantes, tantôt blues et stridentes, elle semble invoquer les esprits qui l’habitent depuis son enfance : Nina Simone, Stevie Wonder, Whitney Houston, Aretha Franklin… « Ces voix avec lesquelles ma mère me berçait et que j’ai tenté d’imiter pour apprendre à chanter. J’ai commencé à composer mes propres chansons sur un piano dès l’âge de 15 ans », raconte la jeune chanteuse londonienne de 25 ans qui a grandi à Whitechapel, le quartier de Jack l’Éventreur… Abandonnée par son père, Cherie Jones, de son vrai nom, se dépeint comme une introvertie passionnée de cinéma et d’art – « le Bauhaus, le pop art de Roy Lichtenstein qui a inspiré le graphisme de la pochette de mon album » – et par la fascinante mélancolie de Wes Anderson qui nourrit l’esthétique de ses clips. Des open mic londoniens où elle a été découverte, Jones est passée à la cour des grands et frappe en plein coeur avec ses chansons réalisées avec des producteurs stars tels que Rodaidh McDonald (Savages, The xx) ou Justin Parker (Lana Del Rey).
Jones, New Skin, (PIAS). En concert le 25 octobre au Pitchfork Festival, à Paris.