JADE CHANG, l’auteur coup de coeur
L’écrivain américaine d’origine chinoise signe un ouvrage iconoclaste et désopilant à travers la fabuleuse histoire de la famille Wang. Interview. Comment est né ce premier roman ?
J’étais journaliste et j’avais en tête cette histoire sur l’envers du rêve américain que je n’avais pas vue ailleurs. Une citation de Toni Morrison m’a donné l’impulsion nécessaire : « S’il y a un livre que vous aimeriez lire mais qui n’a pas été encore écrit, alors vous devez l’écrire. » C’est ce que j’ai fait. Racontez-nous l’histoire des « Wang contre le monde entier »…
C’est l’histoire d’une famille sino-américaine qui perd sa fortune lors de la crise financière de 2008 et dont les membres, éparpillés à travers toute l’Amérique, se retrouvent du coup embarqués dans un road-trip rocambolesque. Comment vous est venue cette idée ?
Je voulais parler du rêve américain à travers le point de vue d’un immigrant sans que cela soit lourd, au contraire !
Le rêve américain vous semble-t-il être une idée obsolète ?
Dans la Déclaration d’indépendance américaine, il y a ces mots : vie, liberté, recherche du bonheur. Je ne pense pas que les Américains soient prêts à y renoncer, même si l’idée de la mort de ce rêve est omniprésente aux États-Unis. Votre roman est très drôle, alors qu’il traite de sujets sérieux comme l’immigration, l’intégration, la crise économique…
J’ai toujours été intriguée par cette frontière entre la littérature dite sérieuse et la comédie. Je pense que la vie réunit constamment ces deux aspects. Je voulais écrire quelque chose de drôle, voire d’un peu frivole, sur des sujets graves. Avez-vous constaté que l’humour, notamment en littérature, était généralement réservé aux hommes ?
Un peu, oui. Je m’en suis notamment rendu compte en allant à un festival littéraire où l’on m’a demandé de me placer sous une pancarte sur laquelle était écrit « Femmes drôles ». Je doute qu’une indication similaire existe pour les hommes…
Aimeriez-vous que votre roman soit adapté au grand écran ?
Certains écrivains définissent leurs personnages en pensant aux acteurs qui pourraient les interpréter, mais il y a si peu d’acteurs asiatiques aux États-Unis que je n’y ai pas pensé. Le personnage de Dory est inspiré de Grace Coddington, la flamboyante directrice artistique de « Vogue ». J’ai aussi rencontré des producteurs, mais rien n’est encore signé. STANISLAS NORDEY
Le directeur du TNS est l’homme du printemps 2017. À la fois metteur en scène d’« Erich von Stroheim », avec Emmanuelle Béart (au Théâtre du Rond-Point, à Paris, du 25 avril au 21 mai) et acteur dans « Baal », de Brecht, sous la direction de Christine Letailleur (au Théâtre national de la Colline, à Paris, du 20 avril au 20 mai). JACQUES GAMBLIN Des mots et des notes avec « Ce que le djazz fait à ma djambe » : une folie musicale racontée à la façon du poète Gamblin, entouré de cinq musiciens sur scène. Pour trente représentations au Théâtre de l’Atelier, à Paris, du 6 janvier au 4 février. SAMUEL LE BIHAN Après « Mensonges d’États », l’ancien pensionnaire de la ComédieFrançaise remonte sur les planches avec « les Discours dans une vie », une pièce de théâtre du journalisteécrivain Laurent Chalumeau. Au Théâtre de l’OEuvre, à Paris, à 19 heures, à partir du 21 janvier.