MARGRETHE VESTAGER
COMMISSAIRE EUROPÉENNE
À LA CONCURRENCE
SON REGARD BLEU tranche avec sa veste fuchsia. Tout comme son sourire spontané dément sa réputation d’« Iron Lady ». Grande (1,85 m), Margrethe Vestager n’hésite pas à enlever ses talons pour se mettre à la hauteur de ses admirateurs en quête de selfies. Depuis l’« affaire d’Apple », cette ex-ministre danoise de 48 ans, qui a inspiré la série « Borgen », est devenue une héroïne à Bruxelles et sur les réseaux sociaux. Son fait d’armes ? En août 2016, à la tête d’une équipe de huit cents fonctionnaires, elle a infligé à Apple une amende record de 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts.
« LES ÉTATS MEMBRES ne peuvent accorder des avantages fiscaux à quelques entreprises triées sur le volet, explique-t-elle. Cette pratique est illégale au regard des règles de l’Union européenne. » Depuis, elle fait trembler les multinationales qui pratiquent l’optimisation fiscale en Europe. Élue Femme de l’année par le « Financial Times », elle est considérée comme l’Européenne la plus puissante après Angela Merkel. Où puise-t-elle cette ténacité sereine ? « Dans la conviction que je défends les droits de 500 millions d’Européens, répond-elle. En ces temps de crise, les citoyens font des sacrifices. Les multinationales doivent elles aussi participer à l’effort commun. Notre société n’est pas une jungle. Elle ne doit pas être régie par les règles du business, mais par un souci d’équité et d’égalité. »