GABRIELA RAMOS
NUMÉRO DEUX DE L’OCDE
APRÈS LE PRÉSIDENT FRANÇOIS HOLLANDE et le garde des Sceaux, une Mexicaine élégante monte à la tribune. « En récupérant l’argent de la corruption, lance-t-elle, on restaurera la confiance dans nos institutions. » Le charisme de Gabriela Ramos électrise la salle de l’OCDE, à Paris, où 200 participants (enquêteurs, magistrats, policiers…) venus de 60 pays assistent aux Rencontres internationales des autorités anticorruption. Directrice de cabinet du secrétaire général de l’OCDE, et sherpa au G20, elle en est la cheville ouvrière.
CETTE DIPLÔMÉE DE HARVARD consacre une grande part de son énergie à la lutte anti-corruption : « Sur ce sujet, la communauté internationale est passée d’un discours moralisateur à la prise de conscience que la corruption provoque une triple déstabilisation des pays, à la fois économique, politique et juridique. Il faut montrer qu’il est possible d’agir. » Par quels outils ? « 2 % des cas de corruption ont été révélés par des lanceurs d’alerte. C’est trop peu. Il faut les protéger davantage. Il faut aussi en finir avec le système des prête-noms et déterminer l’identité des ultimes bénéficiaires des comptes bancaires, des entreprises ou des biens immobiliers. Dès 2017, une centaine de pays mettront en place l’échange automatique de leurs informations fiscales pour se liguer contre les fraudeurs. C’est un tournant. »