Confidentiel : Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016.
PRIX GONCOURT 2016 POUR “UNE CHANSON DOUCE” *, LA JEUNE ROMANCIÈRE FRANCO-MAROCAINE SUIT UNE TRAJECTOIRE FULGURANTE. CONFIDENCES D’UNE AUTEUR DÉTERMINÉE.
Le principal trait de votre caractère ?
Rebelle : je déteste le conformisme.
Celui dont vous êtes le moins fière ?
Je ne suis pas très téméraire. Celui que vous détestez chez les autres ?
La mesquinerie.
Votre truc antistress ?
Aller au cinéma à la séance de 11 heures, avec les mamies du quartier. Votre geste écolo ?
Transmettre à mon fils de 5 ans, Émile, la notion de l’anti-gaspillage. Pour commencer à écrire
« Une chanson douce », il vous fallait…
… avoir vécu les câlins d’une nounou pendant mon enfance, et aussi la violence de la séparation. En 2012, un fait divers a servi de déclic. Ce qui vous a le plus étonnée en recevant le prix Goncourt ?
Les témoignages d’amour, telle une vague qui m’a portée et donné des ailes pour la suite. Je me sens plus forte. Au Maroc, cet honneur a été partagé avec une immense fierté.
Et à la Foire du livre de Brive ?
Mon premier contact avec mes lecteurs. Ils disaient : « Ça nous fait du bien, cette victoire du mélange des cultures et de la jeunesse. » Votre devise ?
« La liberté ou la mort. »
Le jour où vous avez décidé d’être écrivain ?
Lorsque j’ai reçu mon contrat de la maison d’édition Gallimard, je me suis sentie comme catapultée. Un adjectif qui vous convient ?
Passionnée, solitaire.
Pour écrire, il vous faut…
… de l’isolement, du silence, me retrouver dans cet état quasi hypnotique que j’adore.
Sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ?
Bloc-notes et stylo.
Votre luxe ?
Vivre à Paris.
Les trois basiques de votre dressing ?
Un jean, une chemise bleue, une paire de Church’s.
Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Virginia Woolf, Toni Morrison, Joumana Haddad (NDLR : écrivain, poétesse et journaliste libanaise).
Le cadeau que vous offrez souvent ?
Un livre. « Une chambre à soi », de Virginia Woolf, « Un soupçon légitime », de Stefan Zweig. Une musique dans votre vie ?
Les nocturnes de Chopin.
Le livre qui vous accompagne ?
Les « Nouvelles » de Tchekhov, pour leur tendresse et leur mélancolie. Une rencontre qui vous a marquée ?
Mon mari, Antoine.
Une mode qui vous agace ?
La perche à selfie.
Votre série télé préférée ?
Récemment « The Affair » : avec des clés d’écriture, depuis plusieurs points de vue.
Une appli indispensable ?
WhatsApp, un lieu de parole offert presque partout dans le monde. Un endroit qui vous ressemble ?
Un café viennois enfumé à Budapest : y flâner seule et laisser mon imagination vagabonder.
Votre madeleine de Proust ?
Le couscous de ma maman, qui me rappelle une enfance heureuse. * Aux éditions Gallimard.