Madame Figaro

Confidenti­el : Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016.

PRIX GONCOURT 2016 POUR “UNE CHANSON DOUCE” *, LA JEUNE ROMANCIÈRE FRANCO-MAROCAINE SUIT UNE TRAJECTOIR­E FULGURANTE. CONFIDENCE­S D’UNE AUTEUR DÉTERMINÉE.

- PAR CATHERINE DELMAS / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON

Le principal trait de votre caractère ?

Rebelle : je déteste le conformism­e.

Celui dont vous êtes le moins fière ?

Je ne suis pas très téméraire. Celui que vous détestez chez les autres ?

La mesquineri­e.

Votre truc antistress ?

Aller au cinéma à la séance de 11 heures, avec les mamies du quartier. Votre geste écolo ?

Transmettr­e à mon fils de 5 ans, Émile, la notion de l’anti-gaspillage. Pour commencer à écrire

« Une chanson douce », il vous fallait…

… avoir vécu les câlins d’une nounou pendant mon enfance, et aussi la violence de la séparation. En 2012, un fait divers a servi de déclic. Ce qui vous a le plus étonnée en recevant le prix Goncourt ?

Les témoignage­s d’amour, telle une vague qui m’a portée et donné des ailes pour la suite. Je me sens plus forte. Au Maroc, cet honneur a été partagé avec une immense fierté.

Et à la Foire du livre de Brive ?

Mon premier contact avec mes lecteurs. Ils disaient : « Ça nous fait du bien, cette victoire du mélange des cultures et de la jeunesse. » Votre devise ?

« La liberté ou la mort. »

Le jour où vous avez décidé d’être écrivain ?

Lorsque j’ai reçu mon contrat de la maison d’édition Gallimard, je me suis sentie comme catapultée. Un adjectif qui vous convient ?

Passionnée, solitaire.

Pour écrire, il vous faut…

… de l’isolement, du silence, me retrouver dans cet état quasi hypnotique que j’adore.

Sur une île déserte, qu’emporterie­z-vous ?

Bloc-notes et stylo.

Votre luxe ?

Vivre à Paris.

Les trois basiques de votre dressing ?

Un jean, une chemise bleue, une paire de Church’s.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?

Virginia Woolf, Toni Morrison, Joumana Haddad (NDLR : écrivain, poétesse et journalist­e libanaise).

Le cadeau que vous offrez souvent ?

Un livre. « Une chambre à soi », de Virginia Woolf, « Un soupçon légitime », de Stefan Zweig. Une musique dans votre vie ?

Les nocturnes de Chopin.

Le livre qui vous accompagne ?

Les « Nouvelles » de Tchekhov, pour leur tendresse et leur mélancolie. Une rencontre qui vous a marquée ?

Mon mari, Antoine.

Une mode qui vous agace ?

La perche à selfie.

Votre série télé préférée ?

Récemment « The Affair » : avec des clés d’écriture, depuis plusieurs points de vue.

Une appli indispensa­ble ?

WhatsApp, un lieu de parole offert presque partout dans le monde. Un endroit qui vous ressemble ?

Un café viennois enfumé à Budapest : y flâner seule et laisser mon imaginatio­n vagabonder.

Votre madeleine de Proust ?

Le couscous de ma maman, qui me rappelle une enfance heureuse. * Aux éditions Gallimard.

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