CLIBAN LA DÉFERLANTE DES CRÉA TEURS
TERRE D’ARTISTES EN PERPÉTUELLE EFFERVESCENCE, LE PAYS DU CÈDRE EST AUSSI UN VIVIER DE BRILLANTS DESIGNERS QUI IMPOSENT SUR LA SCÈNE MODE INTERNATIONALE UNE VISION FORTE, ÉNERGIQUE ET MULTICULTURELLE DU STYLE. TOUR D’HORIZON.
CCRÉA-
RABIH KAYROUZ COUTURIER, FONDATEUR DE MAISON RABIH KAYROUZ
Vos origines libanaises influencent-elles vos créations ?
Ce qui m’obsède, c’est d’abord de créer des vêtements dans lesquels on se sent bien, pour être soi-même, pour se plaire et se sentir protégé. Et comme l’essence même du vêtement oriental est d’être confortable, mon vestiaire l’est également. Mais je ne peux pas nier l’influence parisienne dans mes collections, qui s’exprime par le côté structuré de mes modèles.
Pourquoi le Liban est-il un foyer si créatif ? Parce que c’est un petit pays dans lequel on doit se donner les moyens d’être grand. Il y a trois mille ans, les Phéniciens partaient avec leurs bateaux chargés de marchandises, puis ils rentraient au Liban avec des matières premières pour créer de nouvelles choses et repartir les vendre, et ainsi de suite. Ce besoin existe toujours chez nous, comme un instinct de survie.
Qu’est-ce qui distingue les créateurs libanais ? Nous avons un point commun plus méditerranéen que libanais. Ce qui nous unit ? Le soleil, la mer, l’attitude, le rire, les couleurs, la lumière. Que ce soit Mira, Sarah, Keren ou moi, nous l’exprimons chacun à notre façon. Nous avons aussi un peu le syndrome de l’enfant unique. Le Libanais veut plaire, se faire remarquer. Nous sommes tous partis par choix, pour trouver de nouvelles terres. Et dès lors qu’on est parti, on veut prouver aux autres qu’on a eu raison, donc on fait tout pour réussir.