Madame Figaro

BELMONDO PAR DUJARDIN

- Durant la semaine Belmondo sur Canal+, Jean Dujardin présente « le Magnifique », le 20 février.

« Jean-Paul Belmondo, c’est mon héros depuis que j’ai 9 ans et que j’ai vu

“le Magnifique”, de Philippe de Broca. Non seulement il y avait Belmondo qui faisait le pitre, mais en plus il y avait Jacqueline Bisset. Ah, Jacqueline Bisset dans

“le Magnifique” ! Une image inoubliabl­e, un moment de grâce et de félicité pour un garçon de 9 ans. Là, j’ai pensé : “C’est dingue ! On peut donc être un adulte, travailler et, en même temps, s’amuser comme un enfant en côtoyant les plus belles femmes du monde.” C’est à ce moment-là que j’ai dû me dire, d’une manière sans doute inconscien­te mais qui est restée au fond de moi, moi aussi je veux faire la même chose que lui et je veux le faire exactement comme lui. Tout me plaît chez lui, sa désinvoltu­re, son aisance, sa décontract­ion, son regard pétillant, sa capacité à faire l’andouille et simultaném­ent à être sérieux. Le Belmondo du “Magnifique” n’a rien à voir avec celui d’“Un singe en hiver”, d’Henri Verneuil, ou de “Léon Morin, prêtre”, de Jean-Pierre Melville. Mais quel que soit le rôle qu’il interprète, que ce soit dans une comédie, une tragédie, une parodie, il garde sa souplesse de lynx. Qu’il soit flic, voyou, faiseur ou raté, il arrive toujours à casser légèrement le jeu de manière à distiller le trouble chez le spectateur. C’est cela avoir du style. Belmondo “belmondise” tout ce qu’il fait. On sent bien que sans lui le personnage serait différent. Il est unique. Il ne peut pas y avoir de remake des films de Jean-Paul Belmondo. Il y a toujours chez lui un mélange très particulie­r dont il est le seul à connaître la recette d’amusement, de pudeur, de décontract­ion. On sent que cet homme a été très bien élevé et très aimé, et qu’il essaie de donner un peu de cet amour qu’il a reçu. C’est pour cela que je l’aime : c’est pour son côté solaire et l’extrême humanité de sa personne. »

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