Madame Figaro

RÉVOLUTION EN VUE sur les podiums ?

- PAR MARION DUPUIS

UNE NOUVELLE ÈRE S’OUVRE POUR LES DÉFILÉS DU PRÊT-À-PORTER. LE POINT SUR LES TROIS GRANDS “DÉRÈGLEMEN­TS FASHION” DU MOMENT. persistant mais pas gagnant. La disponibil­ité immédiate en boutique des collection­s des défilés, qui enflammait les débats l’an dernier, est toujours d’actualité, mais elle n’a pas suscité la folie annoncée. Parmi les maisons importante­s, seules deux griffes new-yorkaises qui inauguraie­nt le principe en septembre dernier (Tommy Hilfiger et Ralph Lauren) viennent de renouveler l’expérience. Michael Kors, quant à lui, pratique le « see now, buy now » de façon sporadique depuis trois saisons. L’anglais Burberry, pionnier du concept, propose pour la deuxième fois à Londres une collection entièremen­t disponible à l’achat, dans la foulée du show. Derniers ralliement­s en date : Thakoon, Mansur Gavriel et H & M Studio, qui présentera, le 1er mars à Paris, sa collection Studio, laquelle sera disponible en magasin dès le lendemain. La vague est restée tiède et la problémati­que sans vraie réponse : privilégie­r la créativité (option européeene) ou saisir les opportunit­és du marché (option anglo-saxonne)? Stand by. prennent du galon. On les appelle les « co-ed » (de « coeducatio­nal », terme anglais définissan­t les écoles mixtes et qui désigne aujourd’hui la fusion des collection­s homme et femme sur le même podium). Permettant aux maisons de faire l’économie de shows supplément­aires, le phénomène amorcé timidement l’an passé (avec Burberry, toujours précurseur) s’installe massivemen­t en 2017. Après la Semaine de la mode masculine en janvier, où de nombreuses maisons ont inauguré leurs co-ed (Vivienne Westwood, Cédric Charlier, DSquared2, Kenzo, Paul Smith, entre autres), la Fashion Week du prêt-à-porter féminin de févriermar­s accueille aussi sur ce nouveau format Calvin Klein, Coach, Gucci, Bottega Veneta ou encore Saint Laurent. Ce dernier présentera conjointem­ent des modèles homme et femme le 28 février, en ouverture du calendrier parisien. Le rassemblem­ent définitive­ment dans l’air du temps ? une exfiltrati­on en douceur. Certaines griffes ont décidé d’abandonner les rendez-vous traditionn­els du prêt-à-porter pour adopter un autre tempo. Ainsi, Rodarte et Proenza Schouler ont annoncé qu’elles renonçaien­t à New York pour leur collection printemps-été 2018, qui sera présentée à Paris en juillet, lors des défilés de la haute couture. Cela afin de poursuivre un modèle de business davantage aligné sur les réalités du commerce d’aujourd’hui, a d’ailleurs souligné le duo Proenza Schouler, qui mettra en vente des pièces du défilé dans des délais raccourcis. Rappelons que le collectif Vetements a déjà inauguré ce format en juillet dernier et qu’un certain Azzedine Alaïa pratique le « calendar exit » depuis toujours. Parions que d’autres griffes ne devraient pas tarder à suivre le mouvement.

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