VÉRONIQUE LEROY
La mode, pour vous, c’est ?
Me refaire à chaque saison, comme aux jeux. Ma collection printemps-été 2017 est une revisite de ce que j’ai fait dans le passé, je me suis exercée à retravailler des thèmes anciens, comme le jean, des couleurs, des volumes. Si je devais la définir, je dirais : doux souvenirs.
Le principal trait de votre caractère ?
Je suis pugnace.
Celui dont vous êtes le moins fière ?
Peut-être aussi la pugnacité, parce que c’est une qualité défaut. Celui que vous détestez chez les autres ?
La procrastination.
Votre truc antistress ?
Manger de la réglisse et boire du café, ce qui n’arrange rien, mais, sur le coup, j’ai l’impression que cela me déstresse.
Votre devise ?
« Le meilleur est à venir » ou « la prochaine fois je ferai mieux ». Un adjectif qui vous convient ?
Perfectionniste.
Sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ?
Toute ma bibliothèque, des livres d’art, de photographie. Mes anciens magazines de mode. De quoi dessiner. J’ai besoin de beaucoup de choses pour me rassurer, tout ce à quoi je suis attachée. Les trois basiques de votre dressing ?
Un pantalon, toujours le même. Tous les dix ans, je change de forme, de ligne. Je l’ai en plusieurs exemplaires, dans des couleurs qui vont du bleu marine au noir. Un cardigan chiné en laine vierge. Et des Birkenstock. C’est mon uniforme. Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Gabrielle Chanel, en tête à tête, pour en profiter au maximum. Le cadeau que vous offrez souvent ?
Des vêtements ou des livres. Une musique dans votre vie ?
Philip Glass et « Pavane pour une infante défunte » de Ravel. J’adore leur musique répétitive, elle me berce et me fait du bien. Le livre qui vous accompagne ?
« Les Métamorphoses » d’Ovide, que je peux lire ou relire inlassablement. Ou « le Joueur d’échecs » de Stefan Zweig ! Et les nouvelles de Tennessee Williams. Une rencontre qui vous marquée ?
Azzedine Alaïa, chez qui j’ai travaillé en sortant de l’école. J’ai beaucoup appris de lui, j’avais le sentiment d’être là où il fallait être : comme un artiste dans le bon atelier, à Anvers au XVIIe siècle. Et Karl Lagerfeld, que j’ai interviewé au début de ma carrière. J’étais très impressionnée, très anxieuse à l’idée de le rencontrer. Il avait énormément de charisme, et j’étais admirative du côté radical de ses propos. Sans avoir son aisance verbale, j’étais radicale moi aussi, à ma manière, dans ma mode.
Votre luxe ?
Laisser courir le temps. Votre madeleine de Proust ?
La peau très fine de ma grandmère. La douceur de sa joue. PLUS DE CONFIDENCES DE STARS SUR WWW.LEFIGARO.FR/MADAME