L’ARTISTE CULTIVE son jardin
Quandles artistes s’emparent du jardin, cela donne le joli thème d’une exposition savante au Centre Pompidou-Metz. De Claude Monet à Philippe Parreno, en passant par Odilon Redon, František Kupka, Paul Klee, Max Ernst (ci-dessus), Joseph Beuys, Georgia O’Keeffe, Felix Gonzalez-Torres, Rebecca Horn ou Wolfgang Tillmans, ils conçoivent le jardin comme lieu d’expérimentation, hommage à la nature, éblouissement devant ses formes, métaphore de la vie, réflexion sur l’environnement et la classification des espèces… Ils exaltent la sensualité des couleurs et de la lumière comme Pierre Bonnard. Déclinent les effets hallucinogènes des plantes – chez Yayoi Kusama – ou psychotropes – chez Carsten Höller et Michel François. Tetsumi Kudo y incorpore des membres humains. Pierre Huyghe concentre Giverny dans des aquariums à nymphéas. Simon Starling retrace l’histoire du rhododendron. Salvador Dalí puis Laurent Grasso explorent les dimensions sacrées et historiques du jardin de Bomarzo. Dominique Gonzalez-Foerster évoque un fantasme de forêt vierge. Alors qu’une installation immersive d’Ernesto Neto restitue la forêt amazonienne. Le tout dans un paysage scénographique total créé par l’artiste Daniel Steegmann Mangrané.
« Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin », écrivait Voltaire. Démonstration par l’art…
Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie, du 18 mars au 28 août, Centre Pompidou-Metz. www.centrepompidou-metz.fr