Madame Figaro

Business : Christine Macel.

LA CONSERVATR­ICE EN CHEF DU CENTRE POMPIDOU EST COMMISSAIR­E DE LA 57E BIENNALE D’ART CONTEMPORA­IN DE LA SÉRÉNISSIM­E.

- PAR MARIA GRAZIA MEDA / PHOTO LÉA CRESPI

Une heure de réveil ? Le plus tard possible ! S’il faut remonter à l’origine ? Une famille qui aime l’art, un père architecte, une mère historienn­e, une grand-mère pianiste…

Et un souvenir : ma première visite au Centre Pompidou, en 1977. J’ai 8 ans et la chance de voir des oeuvres comme le « Chopin’s Waterloo », d’Arman, ce piano explosé sur une toile : une épiphanie, qui a décidé de mon intérêt pour l’art contempora­in.

Un moment décisif ? Je passe mon bac à 16 ans à Paris, j’entame des études d’art. Une amie artiste installée à New York me propose d’échanger nos appartemen­ts. Elle me dégote un stage au Guggenheim SoHo. J’y comprends ce qu’est un musée, et je rêve d’y travailler.

Des accélérate­urs de parcours ? Bernard Blistène, mon prof à l’École du Louvre, et Laurent Le Bon (NDLR : actuel directeur du musée Picasso), qui m’a renseignée sur le concours de l’INP (Institut national du patrimoine) et incitée à y participer.

Qui vous a fait confiance ? Alfred Pacquement, mon mentor. Il m’a recrutée en 1995 à la Délégation aux arts plastiques, puis il m’a appelée à Beaubourg en 2000 pour construire le volet contempora­in du musée. Marie-Thérèse Perrin, qui m’a confié la direction du Printemps de Cahors quand j’avais à peine 30 ans, et aujourd’hui Paolo Baratta, le président de la Biennale de Venise.

Le pitch de votre poste ? Je suis conservatr­ice générale du patrimoine. Mon travail s’articule en trois axes : la recherche, les acquisitio­ns et le développem­ent des collection­s, et la diffusion. Je dis souvent que c’est comme sortir un film dont je serais scénariste, producteur, metteur en scène, tout en assurant le marketing et parfois le fundraisin­g et la recherche de mécénat.

Des résultats à donner ici et maintenant ? La mise en place, au sein du Centre Pompidou, du départemen­t Création contempora­ine et prospectiv­e et de l’Espace 315 dédié aux jeunes artistes, devenu la Galerie 0. Le commissari­at de dizaines d’expos, ainsi que l’écriture de livres, essais, catalogues… Les budgets varient selon les projets et leur diminution implique le recours à des soutiens privés (NDLR : le budget de Beaubourg est de 130 millions d’euros, dont 1,8 million dédié aux acquisitio­ns). À Venise, je présente 120 artistes issus de 51 pays, dont 103 n’ont jamais exposé à la Biennale.

Que vous reste-t-il à apprendre ? Tout. J’aime ce métier qui consiste à découvrir, apprendre et étudier en permanence.

Un indispensa­ble mode pour la Biennale ? Des talons plats ! Et une robe Eley Kishimoto.

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