Madame Figaro

Tendance : dopez votre vestiaire d’été.

JEAN, JUPE PLISSÉE, ROBE FLEURIE, BLOUSE ROMANTIQUE ET SANDALES BIJOUX COMPOSENT UN PARFAIT DRESSING DE SAISON. À CONDITION DE SAVOIR RÉINTERPRÉ­TER CES VALEURS SÛRES SOUS LE SOLEIL DE 2017. DU BUREAU À LA PLAGE, NOS ÉCLAIRAGES D’EXPERTES POUR ANTICIPER LA

- PAR CLÉMENCE POUGET

LAJUPE PLISSÉE

Uniforme des amatrices de cricket au XIXe siècle, des élégantes joueuses de tennis et des sages écolières dans les années 1920, mais aussi des danseuses de swing dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la jupe plissée joue avec les époques comme ses plis d’aisance jouent avec le vent. Mais depuis les seventies, une image un brin vieillotte (bien que bienveilla­nte) lui colle à la peau. Recluse dans une étoffe en flanelle grise et associée à un pull en shetland, elle est devenue un non-sens estival. À moins que…

COMMENT L’APPRIVOISE­R AU BUREAU : « Aujourd’hui, c’est la coupe associée au choix du tissu qui en fait une pièce sophistiqu­ée, analyse Florence Müller, historienn­e de la mode. Par exemple, les longues jupes plissées colorées de Céline ont un côté balnéaire, aérien et léger qui correspond tout à fait à la silhouette citadine du moment. Plaquée d’un large pan de tissu à la taille (façon kimono), délicateme­nt gonflée sur les hanches, la plissée adopte ici un porté très design. On peut aussi miser sur le choix décalé de Miuccia Prada en accessoiri­sant ses plis de plumes. »

À LA PLAGE : « On joue sur la transparen­ce et sur le côté dansant de la matière, recommande Florence Müller. Et il suffit de s’inspirer du défilé estival de la maison Dior pour décrypter son mode d’emploi. Car la jupe en tulle plissé soleil est quasiment de tous les looks ! En haut, en optant pour un top structuré, on redonne une vision moderne du style Hepburn, le volume imposant du jupon en moins. »

LA SANDALE BIJOU

Objectif : prendre le contrepied du soulier des moines en cuir brut – trop vu, trop ennuyeux, trop basique. Place à une silhouette construite par le bas et à un coude-pied raffiné.

COMMENT L’APPRIVOISE­R AU BUREAU : « De la structure à l’allure, la sandale doit être traitée comme un bijou, analyse Anne-

Fleur Broudehoux, cofondatri­ce de Roseanna. Et pensée comme la pièce forte des silhouette­s estivales. Le bon choix : un cuir irisé caméléon. En fonction de la lumière et des habits choisis, il capte les couleurs et reflète les motifs. En ville, la sandale bijou termine une tenue sophistiqu­ée ou, à l’inverse, réveille un look minimalist­e. Magique ! L’important est de choisir un modèle montant (jusqu’à la malléole) et d’enfiler une robe ou un pantalon coupé juste au-dessus de la cheville. »

À LA PLAGE : « Cent pour cent plat, s’exclame Anne-Fleur Broudehoux. Même pour un mariage ! C’est tout simplement une question d’attitude. Les filles doivent pouvoir sauter de rocher en rocher ou danser jusqu’à l’aube sans changer de chaussures. Il faut l’imaginer comme un bracelet de cheville que l’on n’enlève pas de l’été. Une chaussure précieuse qui habille les pieds comme un bijou peut le faire. »

L’INDÉTRÔNAB­LE JEAN

L’été est propice à la cool attitude. Une sorte de parenthèse stylée où l’on tolère quelques incartades à la rigueur urbaine. Parmi elles, le jean. Bien porté, il se révèle être une pièce forte de la belle saison. Un ami relax prêt à fouler le macadam ou s’ambiancer en beach party.

Mais attention ! Le pantalon en denim s’est transformé au fil des tendances, frôlant parfois le mauvais goût. On pense au collant résille dévoilé sous des genoux troués ou au lot de délavages aux traînées blanches résolument disgracieu­ses.

COMMENT L’APPRIVOISE­R AU BUREAU : « On suit le mouvement “fluid gender”, précise Pascal Monfort, directeur du cabinet de tendances REC. Comprendre : une coupe unisexe. On peut rouleauter ou effilocher l’ourlet, ou bien faire un revers overzised. Surtout, le jean doit être clean dans son traitement : pas de trous, de délavages extrêmes ou autres effets de style. On le porte avec une chemise aux manches relevées, un pan asymétriqu­e, et une ceinture en belle peau. Le bon détail ? Des souliers à talons, aux coloris vifs ou, a contrario, 100 % blancs, des bijoux en or ou une montre d’homme en acier chromé. En fait, la denim working girl de l’été a un côté bourgeois ! »

À LA PLAGE : « On garde le même denim qu’en ville, note Pascal Monfort. Mais cette foisci, on l’associe à un tee-shirt immaculé tout simple, auquel on fait deux ou trois revers sur l’épaule. Aux pieds : une paire de sandales griffées (comme le modèle Olivia d’Hermès avec sa mini-boucle Kelly) ou une paire de Converse montantes – chaussures à la pointe cette saison. Et surtout, qu’elles soient plates ou à talons, on bannit à vie les espadrille­s. »

LA BLOUSE ROMANTIQUE

Ni trop large ni trop près du corps, la blouse des beaux jours (celle en coton fin) a ce côté flottant qui lui donne un air maladroit, voire nunuche. Sans parler de sa dégaine cent pour cent froissée quelques minutes après l’avoir enfilée… En voilà une qui mérite un bon coup de frais.

COMMENT L’APPRIVOISE­R AU BUREAU : « On pense nouvelles proportion­s, explique Madelon Lanteri-Laura, cofondatri­ce de la griffe parisienne Polder. En retravaill­ant les volumes sur l’épaule, on donne à ce grand classique du dressur sing féminin un nouveau twist très chic. Des manches ballon, kimono ou gigot incarnent ce supplément de style indispensa­ble. En mode workwear, on la glisse dans un pantalon d’homme large et taille haute, ou une jupe midi étriquée. Un petit sac de facteur, et le tour est joué. »

À LA PLAGE : « Côté forme, on s’inspire de la blouse des peintres, la minimale des ateliers d’artistes, conseille Madelon Lanteri-Laura. On lui donne aussi une allure cool en retroussan­t négligemme­nt les manches sur les avant-bras. Et on préfère des imprimés masculins, comme des carreaux ou des rayures tennis. Au bord de l’eau, les blouses un peu plus longues deviennent des mini-robes que l’on enfile sur son bikini. Avec ? On joue la détente en choisissan­t un panier en paille. »

LA PETITE ROBE FLEURIE

Elle est certaineme­nt la pièce du dressing féminin qui flirte le plus souvent avec les hits nunuches de l’été. Mais des petites fleurs des champs à l’imprimé oversized des seventies, le flower power a su jongler avec les époques tout comme avec ses motifs sans jamais lasser. Revue de style.

COMMENT L’APPRIVOISE­R AU BUREAU :

« On casse le côté romantique de l’imprimé en choisissan­t des accessoire­s racés, propose Alix Petit, créatrice de la marque Heimstone. Un trench loose et une paire de mocassins : le pavé, les pièces piquées au vestiaire des hommes donnent un souffle moderne à l’estival. On préfère aussi le relief des grosses fleurs (pourquoi pas noires et blanches), caution moderne et graphique. »

À LA PLAGE : « Pas question d’enfiler un cardigan en maille et un duo de sandalette­s, déclare Alix Petit. On pense esprit rock et vestiaire de caractère. Pa exemple : un blouson biker, les soirs frisquets, associé à des sandales hautement compensées, voire crantées. Le jour, l’esprit street cool d’une paire de baskets casse l’attitude trop féminine de la robe bourgeonna­nte. Et on laisse ses bijoux dans leur écrin : le côté ornement de la fleur se suffit à lui-même. »

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