Madame Figaro

BERTRAND BURGALAT

La part des choses

- PAR PAOLA GENONE

Auteur, compositeu­r, producteur, Bertrand Burgalat propose un nouvel opus, « Les choses qu’on ne peut dire à personne » *, tout en délicatess­e et originalit­é. Dix-neuf morceaux d’un album de maturité, plein d’allant, de nostalgie et de légèreté profonde qui n’appartient qu’à lui. Il a fait chanter Valérie Lemercier, Michel Houellebec­q, a sorti

un livre choc en 2015, « Diabétique­ment vôtre » (éd. Calmann-Lévy), et vient de signer la BO du film « Drôles d’oiseaux ». Burgalat, ou l’art du paradoxe.

« Madame Figaro ». – Que raconte ce nouvel album ? Bertrand Burgalat. – À la fois mon ressenti d’aujourd’hui et, en même temps, l’album est conçu pour pouvoir être écouté plus tard sans que cela soit trop pénible. Je cherche surtout à avancer, à progresser à chaque fois. Sans être narquois ni hautain, en allégeant le propos. Dix-neuf morceaux, c’est comme un labyrinthe. Ils sont là, dans l’ordre où je les ai enregistré­s. On commence par deux instrument­aux. J’aime bien les labyrinthe­s…

C’est un album très personnel.

Oui et non. Il n’y a que trois morceaux pour lesquels j’ai écrit les paroles. Par exemple, « l’Enfant sur la banquette arrière ». Je voulais l’appeler « Verrine et voiturier », ce qui me semblait bien raconter l’époque un peu crépuscula­ire, la vie par procuratio­n. J’ai failli intituler l’album « Reconstruc­tion ». La difficulté était de parler d’un pessimisme combatif sans être méprisant. J’essaie d’être sincère. Souvent, ce sont les textes que je n’ai pas écrits qui sont perçus comme les plus personnels, par exemple « la Diagonale du vide ». Vous êtes aussi producteur… Tricatel, mon label, existe depuis vingt-deux ans. Et cela doit bien faire trente ans que je produis des disques… On produit trois albums par an, ce qui est beaucoup pour nous. En septembre, on sort celui de Catastroph­e, puis l’an prochain Chassol. Je ferais bien autre chose, mais finalement on me sollicite peu. J’ai collaboré avec Marc Lavoine et Christophe Willem, ce qui m’a permis d’aller vers un autre public.

Vous avez des projets de télévision ?

Avec Benoît Forgeard, mon complice des quatre « Ben et Bertie Show » que nous avons réalisés pour Paris Première, nous préparons maintenant une comédie musicale pour Arte. Je vais aussi écrire la BO du prochain longmétrag­e de Benoît. Mais avant, je serai en concert, le 2 juin **.

* Les choses qu’on ne peut dire à personne, Tricatel.

** En concert à La Maroquiner­ie, à Paris.

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