Madame Figaro

PHOENIX Passionném­ent

- PAR PAOLA GENONE

Ooutre-Atlantique, on l’appelle la Phoenixman­ia, une fièvre qui monte depuis que l’inséparabl­e quatuor de la French Touch, labellisé Grammy Awards, a conquis la France, les États-Unis, puis le monde entier. Le groupe originaire de Versailles revient avec l’album

« Ti Amo ». Une sérénade pop, électro et dance, rêveuse et romantique. En écoutant les chansons en anglais et en italien de ce sixième disque magistral, on a l’impression de replonger dans l’Italie mélancoliq­ue et radieuse des films de Marcello Mastroiann­i. « Un cinéma musical qui nous fait rêver sur nos racines latines », dixit Phoenix. Thomas Mars (voix) et Laurent Brancowitz (guitare) livrent les arcanes de cet hommage à l’amour.

« Madame Figaro ». – Depuis quand l’Italie est-elle au coeur de votre French Touch ?

Thomas Mars. – Ma femme, Sofia (Coppola), adore l’Italie, et nous connaisson­s bien ses films, ses villages, sa culture… Nous sommes charmés par ses couleurs, sa langue et ses images pleines de grain, saturées même en noir et blanc ! « Ti Amo » est empreint de ses saveurs, de son innocence, de sa chaleur et de sa joie. Laurent Brancowitz. – Après des mois d’expériment­ations, on a réalisé que Thomas ne cessait de chanter des mélodies en italien, des accords aux couleurs lumineuses. Ce terrain vierge nous a intrigués.

Quels artistes et quelles musiques vous ont inspirés ?

T. M. – Nous nous sommes nourris d’images cinématogr­aphiques, des procédés de François Truffaut qui filmait des scènes de loin et y superposai­t en contraste des conversati­ons très intimistes. C’est ce que faisait aussi en musique Lucio Battisti, immense chanteur et compositeu­r italien : capturer des dialogues du quotidien, du réel, mais avec un recul, une perspectiv­e. L. B. – On s’est aussi inspirés de David Bowie, un fan de Battisti, d’ailleurs. Sous ces paysages sonores joyeux, ce soleil aveuglant, ne cachez-vous pas une certaine nostalgie ?

T. M. – Si ! Ce n’est pas un disque sur l’Italie, mais sur la richesse de notre culture européenne. On a nos territoire­s à parcourir musicaleme­nt, nos références. L. B. – « Ti Amo » a des saveurs contradict­oires, joie et tristesse y sont mêlées. Vous êtes unis depuis plus de vingt ans. Quel est le secret de votre amitié ? T. M. – On partage les mêmes valeurs, les mêmes désirs… On nous a reproché de chanter en anglais à nos débuts, et là nous avons ajouté l’italien ! Ce n’est pas un snobisme. Nos parents sont originaire­s de plusieurs pays : Italie, Allemagne…

L. B. – On nous posait déjà la question enfants, car nous avons grandi ensemble. On a créé un groupe à 15 ans, personne ne le savait dans notre classe... On est dépendants les uns des autres. Ça fait peur… et c’est un risque rassurant.

Ti Amo, Warner. En concert le 29 septembre, à l’AccorHotel­s Arena, à Paris.

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