JEANNE BALIBAR
CLÉOPÂTRE
Pourquoi avoir choisi ce personnage ?
« J’ai pensé au film d’Agnès Varda “Cléo de 5 à 7”, car jouer une reine amoureuse pleine de contradictions est toujours jubilatoire pour une actrice. Cléopâtre est un personnage éternel, la figure de l’étrangère qui peut prendre plusieurs versions possibles selon les époques. »
Qu’est-ce qu’un biopic réussi ?
« Mathieu Amalric, pour qui je viens de tourner “Barbara”, décrit le biopic comme un film sur la résurrection d’une divinité perdue. Je pense être moins mystique que lui. Selon moi, c’est plutôt un moyen de raconter un pays, une époque, à travers la vie de quelqu’un. Pour interpréter des personnages réels, je prends un tout petit point d’appui à partir duquel je construis mon rôle. Pour Barbara, par exemple, j’avais remarqué que son regard était constamment tourné vers l’intérieur, et j’ai utilisé ce signe particulier pour l’incarner. »
Vos souvenirs du Festival de Cannes ?
« Je me souviens de mon émotion lors des applaudissements qui ont suivi la projection de “Va savoir”, de Jacques Rivette. La veille, je l’avais accompagné aux derniers réglages du son dans la grande salle vide du Palais, un moment unique. Du Festival de Cannes en général, j’aime aussi le générique officiel sur la musique de Camille Saint-Saëns, qui me remplit à chaque fois d’une joie immense et d’un espoir fou de voir un beau film. »
À l’affiche de « Barbara », de Mathieu Amalric, présenté dans la sélection Un Certain Regard. En salles le 6 septembre.
Au Festival d’Avignon, du 8 au 14 juillet, dans « le Roman de Monsieur de Molière », d’après Mikhaïl Boulgakov, mis en scène par Frank Castorf. Robe Sud Express, boucles d’oreilles et ceinture, Max Mara, collier court, OMV by Madina Visconti, collier serpent et bracelets, Burma, sandales Roger Vivier. Coiffure Stéphane Bodin. Maquillage Ismael Blanco.