Madame Figaro

MAIS COMMENT FONTELLES ?

ELLES PASSENT D’UNE TENUE DE JOUR EFFICACE, IDÉALE AU BUREAU, À UNE ALLURE SOIR, SANS REPASSER PAR LA MAISON… CES FILLES-LÀ ONT TOUT COMPRIS. AVEC ELLES, UN MINIMUM D’EFFORTS PRODUIT UN MAXIMUM D’EFFETS SIDÉRANTS.

- PAR VALÉRIE DE SAINT-PIERRE / ILLUSTRATI­ONS ANTOINE KRUK

Décryptage : elles sont toujours parfaites... Mais comment font-elles ?

COCKTAIL, VERNISSAGE, DÎNER CHIC, VERRE AVEC UN SOUPIRANT…, certaines savent être toujours parfaites, même quand elles sortent du bureau. Et sans avoir forcément installé de dressing « girl’s night out » à leur travail ni déménagé une valise d’accessoire­s ! Quels sont leurs trucs ? Nous leur avons demandé et avons compilé leurs conseils par sociostyle, les codes de chaque milieu se révélant mouvants… Vous reconnaîtr­ez-vous ?

MADAME STRAIGHT

SA PROBLÉMATI­QUE. Son univers profession­nel sérieux et le vestiaire qui va avec ne sont pas toujours follement excitants. Cocktail, dîner dans un restaurant où les réservatio­ns s’arrachent, ou « date » avec un nouveau chéri, comment défriser un peu son allure alors qu’elle n’a plus le temps de repasser chez elle ?

SON ENJEU. Montrer un peu de peau et de féminité quand elle s’est habillée le matin avec l’intention à peu près inverse…

LES CONSEILS DE CELLES

QUI SAVENT BIAISER :

Ouvrir assez largement sa clean shirt blanche sur un joli soutiengor­ge opaque, ou sa combi-pantalon noire chic sur un body en dentelle (dans le second cas, on évitera le litre et demi d’eau minérale recommandé par la Faculté ce jour-là…). Et jucher les deux sur de fines sandales.

Miser sur une petite robe crayon sans manches. Cette coupe et cette longueur sont toujours parfaites le jour comme le soir. Il suffit alors de hausser les talons et d’ôter son collant – la jambe nue, c’est quand même autre chose ! – pour la passer en mode séduction. On notera que la PRN – petite robe noire – est volontiers une PRR (la même en rouge) cette saison. Ça tombe bien, c’est plus gai.

Dévergonde­r sa chemise de banquière. Les chemises rayées n’ont jamais été aussi tendance. Les proportion­s un peu bizarres du moment (asymétriqu­es, à manches ballon ou trop longues) peuvent passer sans rougir en réunion, si l’on évite les modèles trop dégoulinan­ts ou couverts de noeuds, de volants et d’ailerons divers. Le soir, en quittant cet univers impitoyabl­e pour plus déluré, on sangle son ampleur d’une ceinture corselet noire en cuir pour la dramatiser, la rendre plus sexy, en français courant. C’est l’accessoire de saison facile à trouver, même chez Zara.

Se faire un beau smoky dans les toilettes. Il n’y a pas plus efficace pour donner de l’ambiguïté à un blazer parfaiteme­nt coupé, sur chemise de garçon…

MADAME FASHION

SA PROBLÉMATI­QUE. Dans sa vie profession­nelle, elle n’a pas vraiment de diktats vestimenta­ires – décence, crédibilit­é, classicism­e… – auxquels se plier, si ce n’est celui d’être stylée, justement. On a connu pire, comme contrainte ! Mais il faut tout de même qu’elle se dépasse un peu en mode « sortie ». Sans avoir la balourdise de rentrer se pomponner, pratique effortfull interdite aux filles dans le vent.

SON ENJEU. Mettre le paquet mais sans en avoir l’air, c’est tout un art que la terre entière envierait à la Parisienne. C’est sans doute vrai, mais les petits plus changent vite.

LES CONSEILS DE CELLES QUI CONNAISSEN­T LA CHANSON DU MOMENT :

Garder à tout prix son panier ou son couffin. Même si, dans la journée, la fashionist­a ne trouve pas ce chéri de la saison ultra-pratique – s’il est grand, on doit plonger dedans pour retrouver ses clés, s’il est micro, on peut à peine les y mettre ! –, il est en revanche le sac du soir idéal. C’est ainsi. Il n’y a pas mieux pour matcher avec une robe ou une combi un peu habillées.

Avoir une bonne combine, justement. Celle de la fille de mode, en ce printemps, est plutôt façon pompiste. Constellée de patchs et en beau bleu nuit ou indigo (comme les font très bien Christophe Lemaire ou Vanessa Seward), elle sera sublime le soir avec des mules plates, ou dorées et à talons carrés.

Affoler son costume de garçon. À fleurs ou millennial pink – ce rose froid qui est devenu apparemmen­t indispensa­ble –, il sort, à l’aise, boire un verre, dîner ou danser, mais sans rien de visible sous sa veste. L’idée est de suggérer que l’on ne porte rien dessous… On switche par la même occasion ses sempiterne­lles baskets blanches, même – surtout ! – si ce sont des Air VaporMax, pour du haut et du fin.

Prévoir son coup en douce. Les collection­s regorgent de pièces avec sequins (robe, pantalon, veste, jupe midi ou longue, top…) que l’on est censée porter le jour, évidemment. Avec de la maille cool ou des teeshirts à message, évidemment (bis). Qui aura donc, mine de rien, une petite touche disco queen tout à fait appréciabl­e sous les lumières du soir ? D’autant plus qu’il fait bien trop chaud pour garder son pull ou son blouson en jean…

Mettre du rock dans le bleu pastel. Lui aussi est partout sur les modeuses, souvent rayé. Avec des sandales ou des boots cloutées, des stilettos bien aigus, une ceinture à studs, un sac noir pointu, tout de suite, il passe aisément de grande fille fraîche à belle de nuit. L’idée est applicable aussi au jean blanc – chemise coordonnée. Évidemment, hors fashion sphère, cela serait jugé vulgaire…

Se faire un beau chignon douche. Comme noué à la va-vite sur le haut du crâne, ce bun-là réveille une mine, des cheveux et un port de tête de fin de journée. Surtout avec un beau rouge signature.

MADAME ARTY

SA PROBLÉMATI­QUE. Dans les vernissage­s, les foires ou les avantvisit­es VIP des grandes expos, on laisse rarement ses affaires au vestiaire. Et il fait souvent frisquet le soir en ville. Il lui faut donc arborer un look de dessus marquant, puisque finalement on ne verra que lui. Le tout, bien sûr, sans installer une penderie de manteaux de demi-saison sur son lieu de travail.

SON ENJEU. N’être ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, tout en n’y laissant pas sa chemise… Les grosses pièces, c’est un peu coûteux !

LES CONSEILS DES PETITES MALIGNES :

Éviter les achats trop typés. Avoir un très beau manteau d’été excentriqu­e, c’est bien. Sauf que l’on ne peut en avoir qu’un. On prendrait le risque, à force, de devenir la fille au manteau à grosses fleurs baroques, au manteau à damiers géants, au peignoir velours revisité, etc.

Investir plutôt dans deux pièces sobres, coupées moderne chic (ceinturées comme un kimono, belles manches raglan trois quarts…), de couleur tranchée (un beau vert, un jaune citron, un nude parfait), en coton bien épais, qu’on portera tour à tour sur une jupeculott­e, des tee-shirts noirs ou blancs. Il y a tout ce qu’il faut chez COS…

Jouer ensuite à fond sur les détails qui dépassent, à rajouter avant de sortir : belle et grosse manchette, minau- dières géométriqu­es un peu readymade (comprenez en forme de quelque chose) ou sacs d’esprit pop art (Olympia Le-Tan)… Les références surréalist­es (bouches, yeux) sont bien sûr bienvenues, en broche (Céleste Mogador ou Toubab Paris) comme brodées sur les chaussures. On notera d’ailleurs que toutes les « fugly shoes » (les chaussures « bizarres mode », en français) ont ici une occasion de briller : ballerines-gants de couleur, claquettes velues, etc.

Avoir la tête près du turban. Le retour du turban, ou plutôt du demi-turban (une sorte de gros bandeau), qui dessine bien la tête, en tissu japonais ou en wax, est plutôt une bonne nouvelle. Il se pose en un tournemain. Et la touche African ou Asian chic est toujours appréciée en milieu arty.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France