Madame Figaro

SAM STOURDZÉ “À Arles, le monde comme il va, ou pas”

- Jusqu’au 24 septembre, à Arles. www.rencontres-arles.com

Depuis trois ans, Sam Stourdzé dirige Les Rencontres d’Arles, ce rendez-vous annuel, internatio­nal et incontourn­able de la photograph­ie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 104 000 visiteurs en 2016, dont 70 % de fidèles, et une hausse de 25 % de la fréquentat­ion… « Cela nous fait plaisir et nous oblige », sourit-il. L’occasion de faire le point sur l’évolution du festival.

« Madame Figaro ». – Vous proposez de nouveaux lieux…

Sam Stourdzé. – C’est dans l’ADN du festival. Le public ne s’y trompe pas, il vient à Arles pour la qualité de la programmat­ion artistique, et aussi pour découvrir des lieux magiques, souvent fermés pendant l’année, dans une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco – des cloîtres du XIIe siècle, des églises désacralis­ées, Ground Control dans les anciens entrepôts de la Sernam, que nous avons inauguré l’année dernière…

Et pour cette édition, deux nouveaux blocs de maisons désaffecté­es : la Croisière et la Maison des peintres, à l’est de la ville.

Quelles sont les tendances de la programmat­ion ?

Nous montrons le monde comme il va, ou pas. Avec des focus sur les scènes étrangères : l’Iran, avec une exposition exceptionn­elle de soixante-six artistes ; la Colombie, avec « La Vuelta » ; l’Espagne, avec Blank Paper… Certaines propositio­ns sont très engagées, telle l’enquête de Mathieu Asselin sur Monsanto. Nous ouvrons également une dimension plus réflective de la photograph­ie, avec des oeuvres comme celles du Japonais Masahisa Fukase, dont nous montrons la première rétrospect­ive en Europe. On retrouve cette tendance des photograph­es à ne pas vouloir accrocher de façon classique leurs photograph­ies – ils empilent, installent… Comme Michael Wolf, qui suspend les grandes photos de son exposition, « la Vie dans les villes », dans l’église des Frères-Prêcheurs. C’est le rôle de laboratoir­e d’Arles : tenter, proposer, tout en ne se laissant surtout pas enfermer dans une chapelle.

Vous continuez d’élargir le festival à d’autres horizons…

C’est essentiel pour nous d’être non seulement le grand festival des photograph­es, mais aussi celui de tous les acteurs de la photograph­ie : collection­neurs, curateurs, critiques, éditeurs… Ainsi, le prix Découverte s’ouvre aux galeristes. Il se présente désormais sous forme de duos, en récompensa­nt un galeriste et un artiste émergent de moins de 45 ans. Nous allons aussi en Chine, avec le Jimei × Arles Internatio­nal Photo Festival, dont la troisième édition se déroulera à l’automne, avec une dimension croissante.

Les Rencontres d’Arles,

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