Confidentiel : Chrysta Bell.
L’IRRÉSISTIBLE MUSE DE DAVID LYNCH EST L’UNE DES HÉROÏNES DE LA NOUVELLE SAISON DE “TWIN PEAKS”. ELLE SORT AUSSI UN SECOND ALBUM * AUX ACCENTS ROCK ENVOÛTANTS.
Que signifie pour vous ce nouvel album, « We Dissolve » ?
J’ai formé un groupe jazz-rock à 18 ans, et peu après, j’ai eu la chance de rencontrer David Lynch. Le jour même, nous avons écrit une chanson qui a fini sur mon premier album, « This Train » (2011), qu’il a conçu avec moi, mais je cherchais encore mon identité musicale : j’ai composé les morceaux de « We Dissolve » sur ma guitare électrique, dans un style rock, Motown et dream pop.
Comment décririez-vous votre personnage dans « Twin Peaks » ?
Tamara Preston est un agent du FBI. C’est une surdouée, ambitieuse, perfectionniste, une créature cartésienne que rien ne semble devoir perturber… sauf sa sensualité débordante.
Je ne m’attendais pas du tout à ce que David m’offre ce rôle. J’ai découvert la série à 12 ans, je n’y comprenais rien… Mais j’étais hypnotisée.
Une héroïne d’enfance ?
Ma mère, chanteuse, qui m’a initiée à la musique : une façon de s’évader dans un monde merveilleux. J’avais 6 ans quand elle a inventé le concept des télégrammes chantants : on roulait en voiture, on s’arrêtait dans une rue et, arborant un hautde-forme, elle se mettait à chanter aux passants des petits poèmes, en leur offrant des ballons.
Qu’est-ce qui vous porte ?
L’amour. C’est une façon de se connecter, de se dissoudre dans l’autre, non seulement dans l’être aimé mais, comme je le chante dans « We Dissolve », dans une collectivité. Votre principal trait de caractère ?
La patience. J’ai passé dix ans à créer mon premier album avec David. Et « We Dissolve » m’en a pris cinq. J’ai dû attendre deux ans avant de dévoiler, même à mes proches, que je jouais dans « Twin Peaks ». C’était un secret. Je sais garder les secrets. Celui dont vous êtes le moins fière ?
Je suis très désordonnée ; je transforme en dix minutes une chambre d’hôtel en champ de bataille. Les trois basiques de votre dressing ?
Mes éternels jeans gris délavés par le temps… Mon blouson en cuir de biker avec le dessin d’une veuve noire dans le dos. Et une chemise blanche d’homme extra-large.
Un héros d’enfance ?
Trois ! Marvin Gaye, Sam Cooke – leurs voix sont des émetteurs de spiritualité, de conscience de soi, d’engagement – et la merveilleuse Julie London – provocatrice et rock’n’roll jusqu’au bout des ongles. Le livre qui vous accompagne ?
Un recueil de poèmes de Hâfez, un philosophe persan visionnaire du XIIe siècle.
Je tente de trouver des clés pour percer les sens multiples de ses vers mystérieux.
* « We Dissolve », Believe.