Madame Figaro

JOAN SMALLS

“Ma différence est une force”

- PAR CHRISTELLE LAFFIN

FÉMININE ET GARÇONNE, RÉSERVÉE ET DÉLURÉE, Joan Smalls est un mélange de grâce et de mystère », constate Riccardo Tisci. Le créateur de mode, ex-directeur artistique de Givenchy, connaît bien cette beauté portoricai­ne au port altier. Très bien même. C’est lui qui l’a révélée et a lancé sa carrière en la faisant défiler pour la première fois à Paris en 2010. Depuis, la planète Mode regarde Joan Smalls avec les mêmes yeux amoureux. En sept ans, la belle a connu une ascension fulgurante.

À force de travail et d’ambition, « Joanie » a déjà coché toutes les cases qui comptent dans un CV de mode. Elle figure dans le classement des tops les mieux payées au monde (huitième en 2013, selon « Forbes »). Elle enchaîne les couverture­s prestigieu­ses. Et déploie chaque année ses ailes sur le podium de Victoria’s Secret. « Un paradis de tops ! On a le droit de danser, de chanter, de s’amuser. C’est devenu un rendez-vous de copines », confie-t-elle.

VOLONTAIRE

Surtout, cette battante a eu sa revanche sur ses années d’insuccès lorsque, à 20 ans, elle tentait de se faire une place à New York. Désormais, elle est l’une des supermodèl­es que l’on s’arrache. L’égérie Liu.Jo Jeans automne-hiver 2017 a été la première ambassadri­ce latina d’Estée Lauder pour les campagnes internatio­nales. Joan Smalls a d’ailleurs fait sienne la devise de la fondatrice de l’empire cosmétique : « Personne n’a jamais réussi sans prendre de risques. »

DÉTERMINÉE

« Rien n’a été facile pour moi », raconte-t-elle. « Mon père était très réticent à l’idée que je devienne mannequin. J’ai décroché ma licence de psychologi­e (avec mention très bien) en deux ans, pour lui prouver ma déterminat­ion, se souvient-elle. Mais après cela, il s’est investi, dans tous les sens du terme, afin que je réalise mon rêve. » Pour réussir, elle a multiplié les castings, trouvé seule une première agence (Elite) avant de signer pour IMG. « Ma première qualité ? La résilience. Et, la capacité de ne jamais prendre un refus comme un rejet personnel. Je suis observatri­ce, je repère vite les personnes qui croient en moi et m’aident à faire bouger les lignes. » Suivie par 2,3 millions de followers sur Instagram, elle milite activement pour une mode plus métissée. « Ma différence est une force, assène-t-elle. Je suis fière de mon héritage, aussi beau que complexe. Encore aujourd’hui, certains acteurs de l’industrie du luxe ou des cosmétique­s barrent l’accès aux femmes de couleur pour des campagnes de parfums ou de produits capillaire­s… Leur manque d’ouverture d’esprit est une barrière qui finira bien par tomber ! » assure-t-elle.

RÊVEUSE

Le power couple qu’elle forme avec Bernard Smith – le promoteur fondateur du club Modelloung­e, à New York – l’encourage à développer ses talents de businesswo­man, comme Cindy Crawford, son modèle depuis l’enfance. Joan Smalls s’est lancée dans l’immobilier en achetant et en décorant à Brooklyn un lieu à part, appelé Modelloung­e APT, point de chute cosy pour les jeunes mannequins fraîchemen­t débarquées à Big Apple – comme elle, il y a huit ans. Joan Smalls la conquérant­e rêve grand. « J’attends toujours plus de la vie. » Qui continue de bien le lui rendre.

LA LUMINEUSE PORTORICAI­NE, TOP PLANÉTAIRE AUX 2,3 MILLIONS D’ABONNÉS SUR INSTAGRAM ET ÉGÉRIE LIU.JO JEANS AUTOMNEHIV­ER 2017, INCARNE MAGNIFIQUE­MENT LES VALEURS D’UNE MODE MILITANTE ET MÉTISSÉE.

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