POURQUOI ON A LA WORKING CLASSE ?
Que vont porter les cols blancs de sexe féminin au bureau cet automne ? Des bleus de travail, pardi ! Jamais la tendance n’a été aussi riche, en cet automne, de variations mode sur le costume de pompiste (comme la déjà culte combinaison Dior), de pantalons de travail revisités, de néobourgerons à gros boutons qui, en bleu franc ou en denim marine, importent dans les beaux quartiers une esthétique volée aux chantiers vintage… Les jolies prolétaires sur stilettos préfèrent en effet – comme c’est curieux – le « workwear » rétro, inspiré des affiches américaines de propagande des années 1940 (la pin-up de l’effort de guerre qui gonfle les biceps !), aux vrais habits techniques – constellés de bandes réfléchissantes – des travailleurs de force modernes. Que veut dire cette irruption de la dégaine de maçon ou de charpentier old school sur les sièges ergonomiques de l’ère numérique ? Nostalgie d’un âge plus incarné, plus manuel ? Connivence subliminale avec les remous sociaux que la réforme du code du travail devrait à coup sûr générer ? Toutes les hypothèses sont permises, y compris les plus sociétales… Sauf qu’à notre humble avis c’est surtout le potentiel érotique de la combi rustique mais bien étranglée à la taille qui refait un petit tour à succès dans les imaginaires. Ce n’est ni la première (souvenons-nous des « vrais » ensembles bleu Klein Lafont, portés par les branchées dans les années 1980) ni la dernière fois !