Madame Figaro

EMMANUEL NOBLET

SON SEUL-EN-SCÈNE ADAPTÉ DU ROMAN “RÉPARER LES VIVANTS” AVAIT ÉMU AVIGNON. UN SUCCÈS, COURONNÉ DEPUIS PAR UN MOLIÈRE. IL REVIENT À PARIS POUR TROIS MOIS.

- PAR PAULINE WEBER / ILLUSTRATI­ON MARC-ANTOINE COULON « Réparer les vivants », au Théâtre du Petit Saint-Martin, à Paris, jusqu’au 31 décembre. www.petitstmar­tin.com

Comment vous est venue l’idée d’adapter, de mettre en scène et de jouer « Réparer les vivants » ? J’ai acheté le roman de Maylis de Kerangal le 4 janvier 2014, après avoir lu un article disant qu’il parlait de vie, de mort, d’amour et de sens. J’ai senti dès la première page que c’était le texte que je cherchais pour une adaptation sur scène

– sans parler du titre que Maylis de Kerangal a emprunté à « Platonov », de Tchekhov. Pourquoi avoir choisi d’en faire un seul-en-scène ?

Déjà, en tant que spectateur, j’aimais voir Jacques Gamblin ou Denis Podalydès jouer seul. C’est la forme de théâtre la plus proche du roman. Comme on ne peut pas tout montrer, on laisse davantage place à l’imaginatio­n.

Le principal trait de votre caractère ?

Je suis curieux.

Celui dont vous êtes le moins fier ?

Je suis susceptibl­e.

Celui que vous détestez chez les autres ?

L’arrogance. Elle empêche toute rencontre. Votre geste écolo ?

Je recycle les piles du micro HF utilisé pour le spectacle.

Sur une île déserte, qu’emporterie­z-vous ?

Des amis ! Je n’ai pas du tout envie d’être isolé, déjà que je joue seul sur scène…

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?

Avec mes quatre soeurs, pour le plaisir. On essaie de faire régulièrem­ent un « sisters’ dinner » pour se retrouver.

Une rencontre qui vous a marqué ?

Maylis de Kerangal, pour son attention et sa confiance. Et Vincent Delerm, pour son humour et sa sensibilit­é.

Un héros/héroïne d’enfance ?

Albator, corsaire de l’espace, et Robert Badinter. Ne cherchez pas le rapport… Une mode qui vous agace ?

Les expression­s à la mode et les tics de langage comme « grave bien », « en mode » ou « monter sur Paris ». Votre série télé préférée ?

La politique française ! Je suis addict depuis mes 15 ans. Je suis content de voir la nouvelle saison car les acteurs, les scénarios et la mise en scène étaient usés, mais je ne suis pas encore certain d’apprécier. On aimerait un scénario avec du fond.

Une appli indispensa­ble ?

Les horaires des marées. Je viens de Normandie, et il vaut mieux vérifier que la mer ne soit pas à 3 km pour ne pas nager dans des flaques. Une ville qui vous ressemble ?

Nouillorc. Ou Yste-en-Boule. Un rêve d’ailleurs en restant en France.

Votre madeleine de Proust ?

La pâte à ballon et son odeur indescript­ible, un mélange de colle, d’essence et d’enfance.

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