Madame Figaro

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Difficile de résister au charme de cette voix androgyne, à ces notes susurrées qui se posent sur des chansons immortelle­s et les immortalis­ent à leur tour… Sous la houlette du célèbre producteur David Foster, Carla Bruni donne corps, avec « French Touch » – plus qu’un album de reprises –, aux rémanences des vinyles qu’elle a passés mille fois sur sa platine – « Perfect Day », de Lou Reed, « Enjoy the Silence », de Depeche Mode, « Highway to Hell », d’AC/DC,

« Jimmy Jazz », des Clash… D’un chant cinétique, elle nous engloutit dans les mélodies qui ont accompagné des scènes mémorables du septième art – revisitant « Moon River » avec la même grâce indomptabl­e qu’Audrey Hepburn dans « Diamants sur canapé » – et nous ensorcelle sur « Miss You », des Rolling Stones, dans un clip de Jean-Baptiste Mondino… Rock’n’roll et « déraisonna­blement musicale », comme l’a définie Mick Jagger, Carla Bruni surprend. Une fois de plus.

« Madame Figaro ». – Choisir onze chansons a dû être ardu pour une mélomane comme vous…

Carla Bruni. – Oui ! Sur une première liste, j’avais noté deux cents titres ! (Rires.) Je me demandais aussi si j’étais légitime pour interpréte­r des chansons « larger than life ». Ce n’était pas très raisonnabl­e, mais je ne suis pas très raisonnabl­e… Parfois, je me suis inspirée d’autres versions. C’est le cas de « Crazy » : j’étais tombée amoureuse de celle de Johnny Cash… Quand son auteur, Willie Nelson, a accepté de la chanter avec moi, j’étais folle de joie.

« Miss You » vibre telle une habanera disco, et le chef-d’oeuvre de Lou Reed, transformé en valse à trois temps, résonne comme un « Perfect Day » à Montmartre… Où avez-vous enregistré ces perles ?

J’ai réalisé les maquettes chez moi, à Paris, avec mon pianiste, Cyril Barbessol, et mon guitariste, Taofik Farah. L’aventure s’est poursuivie avec David Foster et de fabuleux musiciens dans les Capitol Studios, à L.A., puis à Malibu.

Qu’est-ce qui vous a inspirée dans ces chansons sur lesquelles Rita Hayworth et Audrey Hepburn ont laissé leur empreinte ?

J’aime le texte de « Please Don’t Kiss Me » ; je le trouve très érotique. Il ressemble à « la Dame de Shanghai », à tous ces chassés-croisés entre Rita Hayworth et Orson Welles. « Moon River »… Comment oublier la beauté d’Audrey Hepburn la chantant recroquevi­llée sur cet escalier de secours ? On m’a souvent dit, à mon grand bonheur, que je lui ressemblai­s, et quand j’étais jeune mannequin je n’ai eu de cesse de faire des séries de mode déguisée en Audrey Hepburn.

French Touch, Barclay.

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