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Un couple danse, l’un en face de l’autre, radieux et concentré, les yeux baissés, dans un tête-à-tête tendre. Cet instant volé, d’une harmonie et d’une justesse extraordinaires, porte le titre doux de « Nuit de Noël » (1963). C’est probablement l’image la plus célèbre du photographe malien Malick Sidibé (1935-2016), auquel la Fondation Cartier consacre une grande rétrospective plus de vingt ans après l’avoir présenté pour la première fois, en 1995. « Ses images dévoilent une conscience aiguë de coïncidences heureuses qui l’ont voulu infatigable, généreux, aimant », écrit de lui André Magnin, son « découvreur » et le commissaire de l’exposition. Dans ses photos merveilleusement vivantes, on devine la curiosité joyeuse du photographe pour ses semblables, sa capacité à les mettre à l’aise devant l’objectif, depuis le petit studio d’une rue animée de Bamako dans lequel il a passé toute sa carrière. Elles racontent la jeunesse débridée des années 1960 et 1970, filles et garçons en minijupes et pattes d’eph, twist et rumba en bande sonore, qui rivalisent d’inventivité et de vitalité, mais aussi la diversité de la société bamakoise dans ses beaux portraits. Son style reconnaissable entre tous lui a valu une renommée internationale tardive mais éclatante, avec le prix Hasselblad en 2003 et le Lion d’or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière en 2007. À ne pas manquer.