Madame Figaro

CARMEN BRAMLY, ROMANCIÈRE * “À 22 ANS, ON ‘SLASHE’”

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TOMBER AMOUREUSE ? « Cela ne m’est jamais arrivé. Et je n’ai pas vraiment le temps pour ça. Comme je travaille beaucoup, je réserve mes soirées à mes amis. Pour rencontrer des hommes, je me replie sur des applis comme Tinder. Nous vivons une époque où l’amour, lui aussi, devient productif. Cela peut paraître désabusé, mais on a besoin de “rendement”. C’est pourquoi on se rabat sur la sexualité. J’enchaîne les histoires sans lendemain. Par ailleurs, j’écoute des chansons d’amour, et je vais au cinéma voir des comédies romantique­s. Mais tomber amoureuse reste un mirage. Quand on grandit entre “Belle du Seigneur”, d’Albert Cohen, et la famille Kardashian, on compose comme on peut. »

S’ENGAGER À DEUX ? « À Paris, le besoin de s’engager est presque financier, car être en couple permet de se loger plus facilement et à moindre coût. Mais nous restons tiraillées entre une peur de l’engagement et une panique de l’abandon. Pour ne pas être seule, on fait parfois beaucoup de concession­s. Mais comme on s’ennuie aussi très vite, on ne s’attache pas et on passe au suivant. »

NOURRIR LE FEU ? « Ma génération devrait accepter l’idée que l’amour s’oppose à la passion. Pour moi, être amoureux, c’est vivre ensemble le quotidien. Et pour y arriver, il faut mettre l’autre en haut de ses préoccupat­ions, ne jamais le considérer comme acquis, et surtout vivre l’instant présent en éteignant son portable ! » DURER ? SE QUITTER ? « Comme la drague est devenue digitale, on se quitte aussi sur les réseaux sociaux. Et souvent le plus lâchement possible… Ma pire excuse ? Dire que j’ai rencontré quelqu’un ! » M. G.

* Auteur d’« Onde de choc », éditions JC Lattès.

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