Madame Figaro

Cover story : Riley Keough.

Allure féline, beauté MAGNÉTIQUE et incroyable lignée… La jeune actrice, petite fille DU KING, Elvis Presley, a déjà tracé sa route au cinéma, et HOLLYWOOD commence sérieuseme­nt à s’intéresser à elle. Pour nous, elle reprend son rôle de mannequin et subli

- PAR CLARA DUFOUR / PHOTO PATRICK DEMARCHELI­ER POUR LOUIS VUITTON / RÉALISATIO­N DELPHINE PERROY

PPARMI LES NOUVEAUX TALENTS

à suivre, Riley Keough, petite-fille d’Elvis Presley, fille du musicien Danny Keough et de la chanteuse Lisa Marie Presley (et ex-bellefille de Michael Jackson), occupe une place à part. À 28 ans, l’actrice américaine a déjà huit années de carrière derrière elle, quatorze films à son actif, une nomination aux Golden Globes, mais cette beauté blonde s’impose sans fracas. Les Américains ont un terme pour désigner celles qui entrent ainsi dans la lumière : « rising star » (étoile montante). On la rencontre en mai dernier, à Kyoto, au Japon, quelques heures après le défilé croisière Louis Vuitton de Nicolas Ghesquière, dont elle admire le travail - « c’est un créateur si talentueux, singulier et innovant, il a présenté une collection saisissant­e, un trait d’union idéal entre l’Orient et l’Occident, le passé et le futur». Ce matin-là, elle nous reçoit au saut du lit dans sa chambre d’hôtel, en jogging, sans make-up, les cheveux négligemme­nt attachés en chignon. « J’ai terminé avanthier le tournage du prochain film de Lars von Trier. Je ne réalise pas encore ce qui m’arrive. Mon premier grand choc cinématogr­aphique a été “Breaking the Waves”… et, quelques années plus tard, je tourne avec lui : c’est surréalist­e ! » Le film serait pressenti pour être présenté au Festival de Cannes.

UN DESTIN ?

Riley Keough n’ignore pas qu’une incroyable lignée la précède. Dès le départ, la Californie­nne a préféré opter pour le cinéma plutôt que pour la musique, territoire sacré et intouchabl­e de son grand-père. D’ailleurs, consigne est donnée de ne pas évoquer devant elle le King, mythe universel mort douze ans avant sa naissance : « Je ne l’ai jamais connu », botte-t-elle en touche. Mais elle a hérité de ses yeux d’un gris bleuté intense et de son air frondeur. Riley Keough connaît déjà les dérives de la célébrité, et elle s’en tient à distance. « Lorsque j’étais enfant, tous mes amis voulaient être acteurs. Qui ne veut pas être acteur à Los Angeles ? Remarquez, je n’ai pas dérogé à la règle… Mais à la différence de mes amis, je n’ai rien voulu précipiter. Je tenais à passer mes diplômes, vivre une adolescenc­e normale, me laisser le temps de grandir, de mûrir, avant de faire le grand saut, car je sais combien c’est une industrie qui peut vous dévorer. »

DÉCOUVERTE EN 2010

dans « les Runaways », Riley Keough a ensuite été remarquée par Steven Soderbergh. Elle devient l’une des actrices fétiches du réalisateu­r, qui lui offre un rôle de strip-teaseuse dans « Magic Mike », puis d’une escort-girl dans « The Girlfriend Experience », enfin celui d’une coiffeuse braqueuse dans « Logan Lucky », sorti en octobre. Et quand Steven Soderbergh produit la série télévisée tirée de « Girlfriend Experience », c’est encore à Riley Keough qu’il confie le rôle principal, qui vaudra à la comédienne une nomination aux Golden Globes. « Avec lui, j’ai évolué. Sur un plateau de tournage, il parle peu, vous laisse explorer, improviser, tester. C’est grisant, car vous êtes libre, mais aussi vertigineu­x, car vous ne savez jamais si vous êtes juste. » On l’a aussi remarquée dans « Mad Max : Fury Road », de George Miller, ou dans « American Honey », d’Andrea Arnold. Le point commun de tous ces rôles ? « Ce sont des femmes fortes, puissantes, de caractère, souligne Riley Keough. C’est mon modèle de femme. »

Miss Keough est attendue en 2018 dans quatre films et une série télévisée avec Al Pacino, thriller, drame ou film d’horreur : « On m’a collé déjà suffisamme­nt d’étiquettes avec ma famille… Je ne veux pas me cantonner à un genre cinématogr­aphique, j’éprouve un plaisir fou à tout expériment­er. »

MARIÉE À UN CASCADEUR

qu’elle a rencontré sur le tournage de « Mad Max », Riley Keough verrouille conscienci­eusement tout ce qui concerne sa vie privée. « Mes parents craignaien­t que je ne perde le sens des réalités en faisant ce métier, Hollywood étant la ville de toutes les vanités, mais je crois qu’ils m’ont bien élevée. Je ne bois pas, je ne fume pas, je sors peu. Du jour au lendemain, le téléphone peut ne plus sonner, je le sais, je suis prévenue. C’est pour cela que je souhaite passer rapidement à la réalisatio­n. Je prépare d’ailleurs un court-métrage. C’est sain de ne pas dépendre uniquement du désir de l’autre et d’être le moteur de ses propres envies. »

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