Madame Figaro

Théâtre, ciné, photo, expo, télé...

- PAR MARILYNE LETERTRE

Malgré une carrière de près de trente ans, il n’était monté sur les planches que pour jouer « Race », de David Mamet, en 2012. Six ans plus tard, il se lance à nouveau dans « le Fils », ultime volet de la trilogie familiale de Florian Zeller. Yvan Attal y incarne un homme ébranlé dans ses certitudes : son adolescent a quitté l’école, et il ne comprend pas pourquoi. Alors que le monde tournait autour de lui et de sa vie avec sa nouvelle femme et son nouveau-né, il tentera tout pour aider son aîné. Rencontre.

« Madame Figaro ». – Pourquoi cette pièce vous a-t-elle convaincu de remonter sur scène ?

Yvan Attal. – Elle résonnait en moi de manière intime. Même si nous sommes aujourd’hui très soudés, j’ai eu des rapports assez conflictue­ls avec mon fils pendant son adolescenc­e. Et je suis passé par les mêmes interrogat­ions que mon personnage. Quand vos enfants sont en colère, différents, paumés, ils vous remettent beaucoup plus en question ; ils vous montrent que le monde n’est pas celui que vous vous étiez imaginé et construit.

Qu’aimez-vous dans l’écriture de Florian Zeller ?

Il fait la part belle aux personnage­s et aux acteurs dans une écriture intimiste et délicate. Chez lui, les choses se racontent par petites touches.

Et s’il cherche une vérité dans les rapports humains, il s’autorise aussi des parenthèse­s poétiques.

Le théâtre vous avait-il manqué ? Beaucoup. J’ai presque l’impression de m’amuser davantage quand je joue sur scène : au cinéma, les plans sont courts, alors qu’au théâtre il n’y a qu’une prise, qu’un plan-séquence large. On ne triche pas, on ne refait pas. Et quand le metteur en scène n’est plus là, je fais ce que je veux. Bien sûr, j’écoute les directives de Ladislas Chollat, que je trouve très justes, mais, en dépit de tout, il ne peut pas couper si je m’engage dans une autre voie, même inconsciem­ment. Sur scène, des choses vous échappent, et c’est précisémen­t ce que j’aime.

Quelle sera la suite pour vous ?

J’ai tourné pour Arte « Ad vitam », une mini-série d’anticipati­on de Thomas Cailley, le réalisateu­r des « Combattant­s ». J’y ai rencontré

Rod Paradot, qui interprète mon fils dans la pièce. J’écris aussi mon prochain film, une adaptation de « Mon chien Stupide », de John Fante. L’histoire d’un type qui ne supporte plus sa famille, et que je jouerai a priori avec ma femme et mes enfants.

Le Fils, à la Comédie des Champs-Élysées, à Paris. www.comediedes­champselys­ees.com

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