JEAN D’ORMESSON Une si belle histoire
SI JEAN D’ORMESSON NOUS A QUITTÉS, IL N’A PAS DIT SON DERNIER MOT. Depuis l’au-delà, l’académicien nous laisse un prodigieux testament littéraire. De la préhistoire à nos jours, c’est l’histoire de l’humanité que nous retrace ce vertigineux « roman-monde ». Le narrateur, tour à tour homme ou femme, n’est rien d’autre que l’Histoire elle-même. De Samarcande à Byzance en passant par New York, elle est la maîtresse de Napoléon pendant la campagne égyptienne, l’assassin d’Archimède, un soldat dans chaque camp pendant la guerre de Troie, un marin sur la caravelle de Christophe Colomb… De la Nativité à la chute de Constantinople, et de l’invention de l’imprimerie – même si « l’écriture n’avait pas attendu Gutenberg pour s’emparer des esprits et des coeurs » –, au dernier soupir du Titien à Venise… Les siècles, les dynasties, les aventures et les découvertes s’enchaînent avec une aisance et une vitesse folles. Le narrateur de conclure que « l’histoire galope, elle va très vite, elle court la poste »…
L’érudition de Jean d’Ormesson n’a d’égale que sa virtuosité. Aux côtés des grands hommes, il nous emmène avec poésie et espièglerie à travers le monde et les âges à la recherche du temps perdu. Las, « Tout passe. Tout finit. Tout disparaît », même l’auteur de ces pages. « J’ai pleuré et j’ai ri. Il y a de quoi rire : rien ne m’a autant amusé que la vie. » Jean qui pleure et Jean qui rit, l’Académie française ne s’y était pas trompée, d’Ormesson est Immortel… O. M.