UNE AFFAIRE de femmes
La parole des femmes du cinéma français se libère. Elles s’engagent, au sens large, comme on l’a entendu aux César. En France, 21 % des films agréés en 2015 ont été réalisés par des femmes, contre 17 % en 2006 ; et, sur ces dix dernières années, leur emploi dans toutes les filières du cinéma a progressé de 20 %. Une nouvelle génération a émergé, impulsant une autre dynamique au secteur. Parmi ces visages, nombreux : Léa Mysius, réalisatrice du remarqué « Ava », Julie Billy, productrice chez Haut et Court ayant travaillé sur le documentaire « Latifa, le coeur au combat », Eva Letzgus, exploitante des cinémas Vox et Le Trèfle, à Strasbourg, Delphine Malausséna, ingénieur du son dans « Ouvert la nuit », d’Édouard Baer, et dans la série « Riviera », et Laura Marret, machiniste sur les derniers tournages de Michael Haneke et d’Olivier Assayas. Âgées de 30 ans, en moyenne, ces femmes (photo ci-contre) participeront à une table ronde organisée le 13 mars à la Cité de l’architecture et du patrimoine, sous l’égide du Centre national du cinéma et de l’image animée, en partenariat avec « Madame Figaro ». Autour de la thématique « Femmes et cinéma : la relève », elles évoqueront leur parcours, leurs aspirations et leurs expériences dans un milieu professionnel dominé par les hommes et encore marqué par les inégalités. Le 7 février, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, déclarait d’ailleurs vouloir oeuvrer pour la parité dans les domaines de la culture et de la communication, en réajustant le salaire des femmes et en leur facilitant l’emploi, l’accès à la formation et aux postes de direction. De quoi changer la donne pour les auteurs, techniciennes, exploitantes et productrices de demain.