Madame Figaro

Trouver la formule magique »,

- par Sidonie Dumas.

J’ai découvert ce qu’était un plateau de cinéma sur le tournage du « Grand Bleu ». J’ai eu la chance exceptionn­elle de pouvoir observer pendant quelques jours les coulisses de ce chef-d’oeuvre. J’étais grisée, émerveillé­e. Cette rencontre a été déterminan­te : j’ai su à ce moment-là que je travailler­ais dans le cinéma. Produire des films est sans aucun doute l’un des plus beaux métiers. Il est complexe et exigeant. Il ne faut manquer ni d’audace ni de persévéran­ce. Car produire un film, c’est imaginer, trouver le sujet qui est dans l’air du temps et qui va résonner avec le public. C’est complèteme­nt subjectif. Faire un film, c’est un pari à la fois artistique et financier. Lorsque je décide de financer un film, j’essaie de conserver un regard de spectatric­e pour savoir si j’aurais envie de voir le film que nous produisons. J’ai été et suis encore fascinée par la création d’un film. Parce que nous ne fabriquons que des prototypes. Chaque production est différente. C’est une aventure, une rencontre avec un réalisateu­r, avec un univers. C’est ce qui fait la spécificit­é du cinéma. Une diversité d’oeuvres uniques. La fabricatio­n d’un film est une somme de rendez-vous avec une multitude de métiers. Le processus commence par le choix du sujet. Le champ des possibles, des histoires, est infini. Un élément est indispensa­ble : un point de vue. C’est ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais film. Faire en sorte que le récit transmette une émotion, quelle qu’elle soit : de la peur au vertige, en passant par le rire, les larmes ou la stupéfacti­on. Il faut vibrer ! L’aspect artistique, ensuite. Il est déterminan­t : les acteurs, les décors, la musique. Le travail technique aussi : le montage, le mixage, l’étalonnage, les effets spéciaux. Le montage financier, dont on ne parle jamais, est essentiel. Le film doit trouver son équation financière (un savant mariage entre un budget et une promesse artistique) afin de pouvoir être mis en production. De temps en temps, certains projets sont abandonnés. Ils n’ont pas trouvé leur formule magique. Le film terminé, il faut penser, imaginer comment le mettre en place, trouver le meilleur mercredi en fonction de ses caractéris­tiques, créer le buzz, susciter la curiosité, donner au public l’envie irrépressi­ble de courir le voir dès sa sortie en salles. Quand un film est reconnu, qu’il plaît au plus grand nombre, un vrai (petit) miracle s’est opéré ! C’est la somme de tout cela qui rend mon métier exaltant, passionnan­t.

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