FRANÇOIS PINAULT ET TADAO ANDO

PAR JEAN-JACQUES AILLAGON, DIRECTEUR DE PINAULT COLLECTION

transformé au XIXe siècle. La boucle est bouclée ! On aura travaillé avec fidélité et efficacité avec ce grand architecte, qui a toujours su respecter la forme, l’identité, la nature du monument historique, tout en y introduisant un élément de vocabulaire architectural contemporain. »

AFFINITÉS. « Dès le début des années 1990, François Pinault a eu un très vif désir de travailler avec Tadao Ando. Au Japon, il a eu l’occasion de visiter l’île de Naoshima et l’Église de la lumière, qui l’ont beaucoup impressionné. Il aime la radicalité en art ou en architecture, les formes simples. Un certain brutalisme des surfaces, qui se double d’un raffinement dans le traitement des matériaux, en l’occurrence le béton. »

LA BOURSE DE COMMERCE. « Pour ce projet, ils se sont sentis une grande proximité dans l’approche de l’univers des formes. Cela se traduit par un emboîtement de cercles. L’enveloppe extérieure est ronde, l’enveloppe intérieure est ronde, la coupole au-dessus est ronde (une simulation du projet, photo). Tadao Ando a installé au milieu une sorte de tambour, où s’inscrit au sous-sol l’auditorium et, au sommet, une coursive qui permet de desservir les espaces d’exposition. Il capte la lumière qui inonde l’espace central. Au-delà de sa prouesse stylistique, cet ouvrage a une fonction. Comme à Venise, Tadao Ando a su ménager des vues et offre au coeur de Paris la possibilité d’une promenade architecturale. »

GENÈSE. « Le compagnonnage a commencé avec le concours pour le Musée de l’île Seguin remporté par l’architecte. Première occasion, hélas manquée, de collaboration. Quand François Pinault s’est installé à Venise, il a demandé à Tadao Ando de réaménager le Palazzo Grassi. Lorsque la concession de la Pointe de la Douane lui a été attribuée, il s’est à nouveau tourné vers lui pour concevoir le projet de restauration. Idem pour la Bourse de commerce à Paris, un bâtiment né au XVIIIe et