JASMINE AUDEMARS Maîtresse du temps
LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION D’AUDEMARS PIGUET EST L’ARRIÈRE-PETITE-FILLE DU COFONDATEUR DE LA MARQUE D’HORLOGERIE.
Une heure de réveil ? 7 heures, l’été ; 7 h 30, l’hiver. Ma journée commence par la lecture des journaux.
J’ai été journaliste (pendant plus de vingt ans au Journal de Genève, devenu Le Temps, NDLR).
Le pitch de votre poste ? Présidente du conseil d’administration d’Audemars Piguet (depuis 1992, NDLR). Je suis là pour garder le cap et rappeler les grandes lignes de notre ADN : une certaine qualité de rapports humains, le sens des responsabilités aussi bien personnelles que régionales, et l’exigence d’un haut niveau horloger.
Des obstacles sur votre route ? Pas vraiment. J’ai plutôt rencontré des problèmes à résoudre.
Des accélérateurs de parcours ?
Les rencontres avec de grands professionnels qui m’ont appris leur métier. Et les amis qui m’ont offert des découvertes personnelles importantes, comme la voile, qui est devenue une passion. Je navigue chaque année et, hélas, je constate mieux qu’ailleurs les conséquences du réchauffement climatique…
Des résultats ? La marque va très bien, la société est très solide, ce qui est capital pour une entreprise toujours indépendante comme la nôtre. Nous avons un CA d’environ 950 millions d’euros pour 40 000 pièces vendues par an.
S’il faut remonter à l’origine ? Tous les membres de la famille ont partagé la même enfance dans la vallée de Joux, notre berceau familial et professionnel. Le climat y est rude et nous y apprenons les vertus du travail en même temps qu’une certaine humilité. Il ne faut jamais croire que le succès est là pour toujours, mais toujours rester prêt à affronter les vents contraires. Depuis la fondation de la société, en 1875, nos prédécesseurs ont traversé bien des crises et bien des guerres… Et il y en aura d’autres.
Un défi pour demain ? S’adapter au monde qui change de plus en plus vite et à notre clientèle qui est de mieux en mieux informée. Il faut évoluer tout en gardant son âme.
Que souhaitez-vous transmettre ?
Nos valeurs, celles de l’horlogerie, et aussi une certaine humanité familiale.
Une addiction ? La lecture : les livres, le soir ; les journaux, le matin et le week-end.
Ce qui vous libère ? La navigation. Être sur la mer permet de changer de perspectives.
Votre définition de l’influence ? L’art de savoir transmettre ses passions : pour moi, la haute horlogerie, les montres compliquées et les voyages.
Une montre à votre poignet ? En ce moment, la Royal Oak Frosted Squelette.
Ce qui vous remet en forme ? Le rire.
Le sens de l’humour permet de rester à bonne distance des problèmes.