Madame Figaro

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- PAR MARILYNE LETERTRE

Dernier amour d’un Pierre Deladoncha­mps malade du sida dans Plaire, aimer et courir vite ou étudiant en médecine largué dans Première Année, Vincent Lacoste a déjà prouvé en 2018 l’étendue de son jeune talent qui, rôle après rôle, s’affûte et s’affirme. Aujourd’hui, c’est dans le délicat Amanda qu’il épate et bouleverse en garçon de 24 ans qui, après le décès brutal de sa soeur, se retrouve en charge de sa nièce de 7 ans. L’acteur revient pour nous sur ce film de Mikhaël Hers, dont la grâce n’a d’égale que l’intelligen­ce.

Madame Figaro. – Avez-vous été ému à la lecture du scénario ? Vincent Lacoste. – Très. Je trouve le film juste et sensible dans sa façon de dépeindre la perte d’un être proche. En montrant, par exemple, les objets qui restent et qui vous ramènent inévitable­ment à la personne disparue. Je trouvais aussi le rapport avec la petite fille très fin, très pudique, même si, au début, j’avais peur de ce rôle.

Pourquoi ?

Je n’avais jamais joué une telle partition. Je ne savais pas comment préparer quelque chose d’aussi émotionnel, où je n’avais rien de concret à quoi m’accrocher. Et, finalement, c’est l’identifica­tion qui m’a aidé. Ce personnage, c’est un garçon normal auquel il arrive un événement dramatique. Sa particular­ité, en fait, c’est qu’il pourrait être tout le monde. Une fois que j’ai compris cela, il m’a juste fallu être dans le moment présent et lâcher prise.

Vous craigniez d’en faire trop ?

Avant le tournage, j’avais peur d’être ridicule, qu’on n’y croie pas. Mais, une fois sur le plateau, Mikhaël Hers m’a mis en confiance. Isaure, ma jeune partenaire, aussi. C’est son premier film, mais elle était à l’écoute, vraiment en réaction : elle ne jouait pas toute seule. J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur elle : je n’ai pas d’enfants dans mon entourage et je ne savais pas du tout comment me comporter avec une fillette de 8 ans. Cela servait le rôle, mais j’avais peur que les scènes émotionnel­lement douloureus­es ne l’atteignent. Je me trompais : elle était très consciente qu’il s’agissait d’un personnage.

La vie d’Amanda et de votre personnage bascule après un attentat… Oui, mais c’est traité avec beaucoup de distance, en arrière-plan, car Mikhaël ne voulait pas faire un film sur le terrorisme. Il voulait faire un film sur le deuil puis le retour à la vie. Et ce, dans le Paris d’aujourd’hui, dans cette ville qui reste lumineuse malgré le spectre des attentats qui plane au-dessus d’elle.

Amanda,

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Isaure Multrier, qui joue le rôle-titre.

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