: le Salon international de la haute horlogerie.
AVEC CETTE 29E ÉDITION, LE SALON A TENU SES PROMESSES. MAISONS PRESTIGIEUSES ET HORLOGERS INDÉPENDANTS SE CONCENTRENT SUR LEURS POINTS FORTS. TOUR D’HORIZON DES TENDANCES.
Édition record avec 23 000 visiteurs, soit 15 % de plus que l’année dernière, ce 29e salon clôt un cycle : à compter de 2020, le calendrier de nouveau synchronisé entre SIHH et Foire de Bâle permettra d’enchaîner le premier rendez-vous fin avril à Genève, puis Baselworld en mai. Plus pratique pour les visiteurs étrangers, plus économique pour les marques, la nouvelle organisation veut surtout enrayer les départs –Audemars Piguet et Richard Mille ne reviendront pas l’année prochaine. On doit justement à ce dernier une collection réjouissante d’humour avec des cadrans gourmands affichant les confiseries de l’enfance, des guimauves en céramique pastel au réglisse étampé dans le titane jusqu’à 120 tonnes ! Largement applaudie aussi, la Twin Beat de Vacheron Constantin, offre un condensé de haute horlogerie, avec un mécanisme à basse consommation et un quantième perpétuel. Cette complication, permettant de corriger mécaniquement les différences de jours selon les mois, se révèle la grande gagnante du Salon. Proposée dans les deux sens sur l’Hybris Mechanica de Jaeger-LeCoultre, l’Héritage de Montblanc et la Toric de Parmigiani, elle dote aussi la Baumatic de Baume & Mercier, la chiquissime Langematik à cadran saumon de Lange & Söhne ou encore la Spitfire en bronze d’IWC . Pour concilier amour des montres et des gemmes, les diamants scintillent comme jamais. Chez Piaget, la montre
Possession entièrement pavée acquiert une autre dimension : la version manchette, elle aussi avec lunette tournante, est superbe. Glamourisée avec une nouvelle boîte, la Gala Limelight voit son boîtier asymétrique, cornes comprises, souligné de 8 carats de diamants.
Sertie jusqu’aux griffes en passant par la couronne, la Rendez-Vous de Jaeger-LeCoultre augmente elle aussi cette année ses atours déjà nombreux. Quant à l’iconique modèle Baignoire de Cartier, le voilà revampé avec rangs de diamants ou clous de Paris. Rare chez les horlogers indépendants, le diamant s’invite pourtant en tailles baguette, brillant et neige chez HYT, Ferdinand Berthoud, DeWitt et même Greubel Forsey.
Toujours d’actualité, les teintes bleues continuent d’orner cadrans et bracelets, à commencer par la dernière collection d’Audemars Piguet, baptisée code 11.59. Deux autres couleurs, le blanc et le gris, ont la cote. Aussi cohérente sur les cadrans des montres galets de Laurent Ferrier que sur sa dernière-née, la Bridge One, la nacre blanche met en valeur le galbe de la Cat’s Eyes de Girard-Perregaux. Le gris apporte, quant à lui, un petit côté high-tech, de la déclinaison de titane appliquée à l’Élégante de F.P. Journe au carbone compressé adopté par Panerai pour une montre de plongée à cadran grené gris clair évoquant la peau d’un requin ! En termes animaliers, les cadrans illustrent la maestria des métiers d’art : panda en marqueterie de bois chez Vacheron Constantin, tigre sur montre détachable chez Bovet, horloge méduse chez BM & F, loup chez Hermès. Pour sa deuxième année genevoise, la maison fait l’unanimité avec sa nouvelle collection, Galop d’Hermès. Dessinée par un jeune designer californien diplômé de l’ECAL (École cantonale d’art de Lausanne), Ini Archibong, la ligne concilie styles vintage et contemporain, classique et original, à l’image de son chiffre 8 en forme d’étrier. Une édition réussie digne de ce nom ne le serait pas sans ovnis horlogers. La palme revient à la montre écolo de Moser, à cadran minéral, bracelet en gazon et boîtier semé de plantes suisses endémiques à arroser deux fois par jour.