SANDRINE KIBERLAIN “On dévoile vraiment qui l’on est”
« En 2014, j’avais une ligne conductrice, une phrase qui trottait dans ma tête et sur laquelle je pouvais m’appuyer, mais je ne suis pas certaine de l’avoir dite lorsque je suis montée sur scène. Je pensais que ce César de la meilleure actrice donnait son sens à celui du meilleur espoir féminin, que j’avais reçu vingt ans auparavant ; qu’il pouvait “donner de l’espoir à ceux qui ont reçu l’espoir”. Un César du meilleur interprète est offert à un personnage plus encore qu’à un acteur ou qu’à une actrice. On salue le meilleur rôle de l’année – car chacun sait que la compétition n’a pas de sens, qu’il n’y a pas de premier de la classe – et aussi, parfois, une trajectoire. Quand ce César arrive après vingt ans de chemin parcouru, c’est violemment émouvant. Il y avait une telle bienveillance à l’égard de mon personnage dans 9 Mois ferme – et de mon parcours – que je savais que j’avais une chance de l’obtenir. Ce que j’aime dans les Césars, c’est que, à travers les remerciements – des mots qui peuvent sembler parfois assez banals – mais aussi le langage du corps, on dévoile vraiment qui l’on est. Certains lauréats vont être dans le lâcherprise, ne pas dissimuler le flux d’affects qui les submerge ; d’autres, au contraire, ont très bien préparé leur discours sans oublier un seul nom, et peuvent en profiter pour faire passer un message. »
César du meilleur espoir féminin en 1996 pour « En avoir (ou pas) », de Laetitia Masson, et César de la meilleure actrice en 2014 pour « 9 Mois ferme », d’Albert Dupontel.