Madame Figaro

JULIE DEPARDIEU

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“J’étais comme une poule qui ne veut pas picorer...”

« J’ai toujours su que je ne serais jamais gagnante, même pas en rêve. J’ai horreur des compétitio­ns. Chaque fois que j’ai entendu mon nom, j’ai eu le sentiment d’une imposture, et c’était très violent. Attention ! c’est très gratifiant d’être honorée par toute la profession, mais il faut être prête à l’être, et je ne l’étais pas. Certains savent recevoir les récompense­s immédiatem­ent, moi pas, pour des raisons très intimes. Je n’ai pas préparé de discours. J’étais comme une poule qui ne veut pas picorer. C’est un tort, car sur le moment on est tellement bouleversé qu’on ne peut pas prononcer un mot. Quand j’étais petite, on regardait chaque année les Césars à la télé, parce que Gérard, mon père, a été nommé au moins quinze fois mais qu’il n’a reçu la sculpture que deux fois, et quand il ne l’avait pas, pour la petite fille que j’étais, c’était toujours une immense déception et un sentiment d’injustice. Du coup, j’ai toujours pensé que je n’y avais violemment pas droit, que j’usurpais une place. Mais, aujourd’hui, ça me fait très plaisir d’avoir eu ces prix. »

César du meilleur espoir féminin et César du meilleur second rôle féminin en 2004 pour « La Petite Lili », de Claude Miller, et César du meilleur second rôle féminin en 2008 pour « Un secret », de Claude Miller.

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