Madame Figaro

SYLVIE TESTUD

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“J’ai remercié ma maman et oublié ma partenaire, c’est pathétique !”

« Chaque fois que mon nom apparaît sur une liste de nommés, je ne prépare rien. Je n’ai donc jamais concocté de discours avec des phrases formidable­s, par peur de ne pas avoir à les dire. Du coup, les deux fois que j’ai été lauréate, j’ai été sidérée. J’ai remercié ma maman et oublié ma partenaire, c’est pathétique ! Être oratrice, ce n’est pas mon métier. Pour autant, c’est un moment fort, émouvant, impression­nant même, car sur la scène on fait face à tout le cinéma français. La première fois, en 2001, j’avais des talons gigantesqu­es que je portais depuis cinq longues heures, j’avais mal aux pieds et, à l’annonce de mon nom

– un réacteur d’avion dans chaque oreille –, le déplacemen­t jusqu’à la scène fut un vrai problème. Je me maudissais de n’avoir rien préparé. Pour le deuxième César, celui de la meilleure actrice dans Stupeur

et tremblemen­ts, j’étais plus calme car je savais qu’il y avait au moins une phrase que je pouvais dire sans craindre de me tromper : en japonais, j’étais l’actrice française qui jouait le mieux cette année-là. J’ai également été nommée pour Sagan, mais j’ai su d’emblée que je n’aurais pas le prix quand j’ai vu que Yolande Moreau faisait partie des nommés. Elle dégage une telle humanité que cela aurait été miraculeux que je passe devant elle. Et elle l’a eu. » César du meilleur espoir féminin en 2001 pour « Les Blessures assassines », de Jean-Pierre Denis, et César de la meilleure actrice en 2004 pour « Stupeur et tremblemen­ts », d’Alain Corneau.

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