Madame Figaro

NADIA DHOUIB Le shopping high-tech

LA DIRECTRICE GÉNÉRALE DES FUTURES GALERIES LAFAYETTE CHAMPS-ÉLYSÉES RÉINVENTE LE GRAND MAGASIN VERSION XXIE SIÈCLE.

- PAR MORGANE MIEL / PHOTO LÉA CRESPI

Une heure de réveil ? 7 h 02. Je tiens à ces deux minutes avant la course du matin ! Le pitch de votre poste ? Directrice générale des Galeries Lafayette Champs-Élysées, qui ouvrent leurs portes le 28 mars à Paris, dans les murs de l’ancien Virgin. Depuis plus de deux ans, je dirige ce projet – une start-up au sein du groupe. L’objectif : inventer un concept à part, qui donne envie aux consommate­urs convertis au digital de revenir dans les boutiques « physiques » et qui attire une clientèle internatio­nale habituée au meilleur. Choix de l’architecte, création d’un mobilier unique, atmosphère musicale : tout a été pensé dans le sens de l’innovation. Les marques seront mixées comme dans un magazine, avec une ligne éditoriale. Une équipe dédiée a développé des outils digitaux pour aider nos vendeurs à rester en lien continu avec les acheteurs, afin de les inspirer. Nous avons mis au point une formation conçue en exclusivit­é avec l’Institut français de la mode (IFM), qui permettra aux vendeurs de devenir des personal stylists. Le client pourra choisir les articles par couleur ou par catégorie, comme sur Internet.

Des résultats à donner ici et maintenant ? Avec ses 6 500 mètres carrés, 400 salariés et plus de 400 marques, ce magasin sera la plus grande surface commercial­e des Champs-Élysées.

S’il faut remonter à l’origine ? J’ai grandi à Carthage, en Tunisie – un port historique­ment tourné vers le monde, fondé par une femme, la reine Dido. Ma mère, artiste peintre, m’a toujours dit : « Pour être indépendan­te et libre, il faut que tu travailles bien à l’école. » J’ai ça en moi. Après une prépa HEC à Paris, j’ai intégré l’école Audencia, à Nantes, en 2000.

Vos accélérate­urs de parcours ?

J’ai commencé ma carrière au sein du cabinet de conseil Accenture. Tous les jours, à l’heure du déjeuner, je me rendais aux Galeries Lafayette Haussmann, à Paris, à côté du bureau. C’est là que je me sentais moi-même. J’ai fini par y postuler et par y être recrutée – à l’organisati­on stratégiqu­e, puis aux achats. J’ai adoré ! Je n’ai pas compté mes heures. J’ai fait un Executive MBA à l’IFM, pour gagner en légitimité et en confiance. Et je me suis toujours manifestée pour obtenir le poste supérieur à celui que j’occupais – c’est une démarche que je recommande à chacun.

Un (ou des) mentor(s) ? Mon mari, qui me pousse à croire en moi, en mes rêves.

Et la famille Houzé (propriétai­re des Galeries, NDLR), qui m’a fait confiance dès le départ.

Des obstacles sur la route ? J’ai parfois du mal à tout concilier – vie de famille, vie perso, vie pro, les vies de mon mari et de mes filles, garder un lien avec ma culture et ne pas me perdre. Mais c’est aussi ce qui me donne la pêche.

Une digital addiction ? Instagram.

Je pense que ça m’a rendue presbyte.

Quand déconnecte­z-vous ? Quand je dors !

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