VIRGINIE VIARD, LA COMPLICE
Depuis peu, cette femme aussi chic que discrète sortait aux côtés du Kaiser saluer l’assemblée à la fin des défilés – comme ici, en décembre, à l’issue du show des Métiers d’art, à New York.
Le 19 février, jour de la disparition de son mentor, Virginie Viard a reçu la mission d’assurer la direction de la création des collections Chanel « pour continuer à faire vivre l’héritage de Gabrielle Chanel et de Karl Lagerfeld », selon les mots de la Maison. Une transmission préparée, souhaitée par Karl Lagerfeld lui-même.
Virginie Viard était l’une des plus proches collaboratrices de Lagerfeld. Elle a commencé à travailler à ses côtés en 1987, comme stagiaire en broderie haute couture. Dix ans plus tard, elle était nommée directrice du studio Chanel. « Karl, c’est la rencontre de ma vie, confiait-elle à Madame Figaro en 2011. Quand je l’ai vu pour la première fois, ça a été un moment fort pour moi. Nous nous sommes “trouvés”. Depuis, nous sommes très liés. C’est quelqu’un d’extraordinaire. Sa liberté, sa personnalité vous pousse à vous surpasser, il vous donne envie d’oser. Il m’a transmis cette exigence de faire toujours mieux, toujours plus beau, sans jamais brider la créativité. » Pendant vingt-deux ans, Virginie Viard a oeuvré dans l’ombre. « Je n’aime pas être sur le devant de la scène. » Elle retranscrivait parfaitement les visions du maître pour les huit collections annuelles de Chanel. D’ailleurs, Karl Lagerfeld disait d’elle : « Elle est mon bras droit et mon bras gauche. » Le créateur lui faisait une confiance absolue, la considérant comme son héritière. « Comme Karl, Virginie a ce don pour capter l’air du temps », nous confiait il y a quelques années leur amie commune, la princesse Caroline de Hanovre. Le 5 mars, lors de la Fashion Week de Paris, c’est seule que Virginie Viard viendra saluer à l’issue du défilé Chanel. Le premier sans Karl. Le premier d’une nouvelle ère. La discrète entrera dans la lumière.