TÉMOIGNAGES
RALPH TOLEDANO PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DE LA HAUTE COUTURE ET DE LA MODE
« Je suis content pour lui qu’il soit mort en travaillant. Nous nous sommes connus en 1985 lorsque j’étais directeur de sa marque Karl Lagerfeld. Il était comme un second père pour moi. Je l’aimais profondément. Il m’a vraiment appris le sens de l’existence. Son talent, on le connaît, mais ce qui était fascinant chez lui, c’était cette culture de notre métier. Il pouvait aller directement du dessin au podium… Plus personne ne sait faire cela aujourd’hui. »
LOÏC PRIGENT RÉALISATEUR ET JOURNALISTE
« Il a travaillé jusqu’à la veille de sa disparition pour le défilé Fendi, insistant même au téléphone sur la façon dont il fallait nouer le grand foulard à l’arrière des robes ou manteaux des mannequins. À Milan, pendant la répétition qui a eu lieu une heure avant le défilé, c’était terrible. Les filles pleuraient toutes. Gigi et Bella Hadid, Vittoria Ceretti, Adut Akech, Kaia Gerber étaient inconsolables. Après le défilé, les proches, les amis de la maison et les journalistes qui l’ont bien connu se sont aussi retrouvés backstage avec le studio et les mannequins. Là, il y a eu un déluge de larmes de tous ceux qui se retrouvaient pour la première fois sans lui. Et moi, je pleurais autant qu’eux. »
OLIVIER ROUSTEING DIRECTEUR ARTISTIQUE DE BALMAIN
« Si j’ai voulu faire de la mode, c’est en grande partie grâce à Karl. Il m’inspire depuis que je suis tout jeune. Il était un précurseur. Il se réinventait, en restant toujours luimême. Il a réussi ce pari impossible de rendre le luxe très pop. Il est l’essence même du luxe. »
ÉLISABETH QUIN JOURNALISTE, ÉCRIVAIN
« Silhouette unique, travaillée au cordeau. Mitaines mais pas croque-mitaine. Lunettes noires. La voix signature. Mensonge qui dit la vérité. Malice à tous les étages. Mélancolie embusquée. Fils des brumes hambourgeoises, pas pour rien. Perfectionnisme plus de ce monde. Conversationniste hors pair, Madame de Staël et les potins de la commère réunis. Des mots comme des oracles. L’érudition généreuse. La bibliothèque de compétition. Merci, Karl chéri. »
NATHALIE RYKIEL ÉCRIVAIN
« Pour mes vingt ans, il m’a dessiné une robe en soie, sur mesure, peinte à la main avec le message “Vive l’amour”. Il s’entendait très bien avec ma mère. Ils avaient un rituel : à chacun de leurs défilés, il lui envoyait des fleurs et ma mère l’appelait en coulisses pour lui dire “merde”. »